Le secrétaire général de l’Organisation du traité de sécurité collective (qui rassemble la Russie, le Bélarus, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan et l’Arménie), le Bélarusse Stanislav Zas, a proposé le 19 février de déployer des forces de maintien de la paix de l’OTSC dans le Donbass. Alors qu’on s’était demandé un moment si l’organisation n’était pas en état de « mort cérébrale », elle a prouvé en janvier 2022 avec sa mobilisation rapide et efficace au Kazakhstan qu’elle pouvait tout à fait jouer son rôle.
Le contexte serait fort différent ici, puisqu’il s’agirait d’une intervention extérieure, ce qui dépasse a priori les prérogatives de l’organisation. Outre l’accord des gouvernements des pays membres de l’OTSC, seraient nécessaire le consentement de l’Ukraine, voire une décision du Conseil de sécurité des Nations unies, estime S. Zas.
Par ailleurs, le 20 février, malgré l’engagement pris par V. Poutine auprès de son homologue français quelques jours auparavant de retirer les 30 000 hommes et les matériels russes déployés au Bélarus le temps de l’exercice militaire conjoint qui y était organisé, Minsk et Moscou ont annoncé le 20 février que les deux pays devaient « prendre des mesures pour éviter une guerre dans la région ». Le ministre bélarusse de la Défense Viktor Khrenine a donc fait savoir, lors de la synthèse de l’exercice « Détermination de l’Union », que les deux présidents avaient décidé de prolonger l’exercice en raison de l’augmentation de l’activité militaire près des frontières extérieurs du Bélarus et de la détérioration de la situation au Donbass. Les « forces d’intervention de l’État allié vont donc continuer d’être testées ». Ceci pour « désamorcer les préparatifs militaires de personnes mal intentionnées près de nos frontières communes ».
Cette annonce est intervenue au moment même où le Président français échangeait une nouvelle fois par téléphone avec V. Poutine pour tenter d’éviter un conflit majeur en Europe.
Sources : The Kyiv Independent, Kyiv Post, Novaya Gazeta, TASS, Belnovosti.by.