Depuis le 9 mai, l’état de santé du président en exercice du Bélarus Aliaksandr Loukachenka alimente de nombreuses rumeurs : lors du défilé sur la place Rouge, le leader est en effet apparu particulièrement affaibli, ayant besoin d’un véhicule pour effectuer les 300 mètres menant au mémorial où devaient être déposées des fleurs, arborant à la main droite un bandage que certains ont interprété comme les suites d’une intraveineuse, quittant précipitamment la capitale russe et refusant le déjeuner offert aux dirigeants invités par Vladimir Poutine, mais ne prononçant pas son discours traditionnel de retour à Minsk. Depuis, il n’est pas réapparu en public.
Nombre de médias et de chaînes Telegram dans la zone russophone, mais aussi les réseaux sociaux et la BBC se perdent en conjectures : A. Loukachenka serait gravement malade, aurait fait un infarctus du myocarde, aurait été empoisonné, serait en coma artificiel, voire décédé…
Selon la loi bélarusse, en cas d’incapacité du président en exercice, c’est le président de l’Assemblée nationale – en l’occurrence Natalia Kochanova – qui doit prendre sa place, avant de convoquer une élection présidentielle anticipée. La dirigeante de l’opposition Sviatlana Tsihanouskaya a déjà déclaré que si Loukachenka disparaissait, le Bélarus devrait tout faire pour empêcher un autre dictateur ou un mandataire russe, de prendre le pouvoir, et a assuré qu’elle serait prête à prendre la responsabilité de veiller à ce que cela ne se produise pas.
Le 5 mai 2023 a marqué les 1 000 jours depuis l’élection présidentielle frauduleuse du 9 août 2020. Depuis, 38 000 personnes ont été mises en prison par le régime de Loukachenka pour des raisons politiques, dont 1 500 sont toujours détenues, dans des conditions extrêmement difficiles.
Sources : Charter97.org, Kommersant, The Kyiv Independent, Interfax.ru
