Le 3 mai 2023, dans leur établissement (Vladislav-Ribnikar) situé dans le centre-ville de Belgrade, huit écoliers et un surveillant scolaire ont été abattus par un adolescent armé de deux pistolets automatiques. Le lendemain, huit personnes ont été tuées et treize autre blessées par arme à feu près de Mladenovac. L’auteur a été interpellé. Trois jours de deuil national ont été décrétés par le gouvernement les 5, 6 et 7 mai.
L’avocat belgradois et ancien ministre de l’Intérieur (octobre 2000 – janvier 2001) Božidar Prelevic a commenté ces massacres sur le plateau de la chaîne de télévision N1. Pour le juriste, ces événements sont la conséquence de la promotion de la violence par les gouvernements au pouvoir depuis près d’une décennie et dont l’objectif est de se présenter aux électeurs comme très puissants, voire omnipotents. La violence se serait ainsi banalisée : « La Serbie baigne dans la violence », a-t-il insisté, et « le plus terrible, c’est que notre tyran [il vise ainsi Aleksandar Vučić, qui dirige le pays depuis 2014] est soutenu par l'Europe ». La Serbie serait une « cocotte-minute » qui finira par exploser.
Le Président serbe a lui aussi réagi, en précisant qu’il prévoyait de désarmer la Serbie (765 000 armes y sont actuellement enregistrées) et souhaitait obtenir une peine de prison exemplaire pour l’auteur de la tuerie de Mladenovac, pourtant placé en hôpital psychiatrique. Pour l’avocat, ce discours présidentiel ne vise qu’à marquer des points auprès de l’opinion publique et des électeurs serbes.
Concernant la banalisation des images violentes, un autre scandale semble lui donner raison : le 7 mai, Goran Tojaga, chef du service de psychiatrie de Leskovac, a publié sur les réseaux sociaux une photographie de lui souriant et armé de deux pistolets automatiques. Immédiatement, de nombreux internautes serbes ont réagi en critiquant cette initiative. La ministre de la Santé Danica Grujičić a ordonné au directeur de l’hôpital général de Leskovac de prendre des mesures pour contraindre le psychiatre à retirer au plus tôt les photos provocatrices.
Sources : Danas, N1, Slobodna Bosna.