Le 10 décembre 2021, le Parlement de la République serbe de Bosnie (RS) dominé par les nationalistes a voté en faveur d'un processus de retrait des institutions fédérales de cette entité. Cette décision a créé des tensions entre, d'une part, le Bureau du Haut Représentant soutenu par Washington et Bruxelles et, d'autre part, les autorités de la République serbe de Bosnie-Herzégovine (RS) soutenues par les partis nationalistes bosno-serbes et le Kremlin.
Lors d'une récente conférence économique organisée par Coca-Cola, l'ambassadeur américain en Bosnie-Herzégovine, Michael Murphy, a déclaré que « les querelles politiques, la rhétorique ethno-nationaliste et les efforts pour saper, entraver et bloquer les institutions de l'État et des entités créent une incertitude politique pour les entreprises qui ne peut être tolérée ». Ces mouvements séparatistes, la politique menée par les dirigeants nationalistes bosno-serbes ainsi que les institutions parallèles fondées par Banja Luka « sèmeraient la confusion chez les investisseurs » qui ont besoin de stabilité. Pour l'ambassadeur, les dirigeants bosno-serbes pourraient mettre en difficulté leur propre économie (RS), déjà malmenée par deux années de crise sanitaire, car les investissements occidentaux pourraient rapidement se tarir dans cette partie du pays ; par contraste, en Fédération croato-musulmane, où les autorités sont pro-occidentales, on observe de nouveaux investissements.
Lors de la conférence, le diplomate a également évoqué l’autre grand obstacle à l’investissement en RS : une corruption endémique qui continue de ravager le pays : « Si cela ne change pas, cela tuera l'avenir économique de la Bosnie-Herzégovine ».
L’ambassade américaine observe avec attention l’évolution du pays, où États-Unis ont des intérêts économiques. Depuis la fin de la guerre de Bosnie (1995), ils y ont investi 260 millions de dollars.
Sources : Slobodna Bosna, Osloboðenje.