Par Stéphan Altasserre (sources : N1 Info, Slobodna Bosna)
Le 11 mars 2014, le maire de Zagreb Milan Bandić avait déclaré à des journalistes de la chaine Al Jazeera que la Bosnie-Herzégovine avait trois peuples constitutifs, trois «entités» distinctes et qu’il espérait que ces dernières auraient «toutes les chances d’élire leurs représentants». Ces propos pouvaient laisser supposer que le maire de la capitale croate, natif de Grude en Bosnie, se montrait favorable à la fondation d’une entité croate dans cet État, souhait émis par les nationalistes croates. Une partie des citoyens de la Fédération de Bosnie-Herzégovine (entité bosniaque et bosno-croate), attachée à l’union de cette collectivité publique, n’a pas apprécié ce discours et a conservé une certaine animosité envers le maire croate.
Or, le 7 mars 2018, une délégation de la ville de Sarajevo conduite par son maire, Abdulah Skaka, a été reçue à Zagreb dans le cadre d’une visite officielle par M.Bandić, toujours à la tête de la municipalité. Les deux hommes politiques souhaitaient ainsi initier un rapprochement stratégique de plus grande ampleur, celui de leurs États respectifs. Invité à son tour à visiter Sarajevo le 6 avril dernier, M.Bandić a déclaré qu’il n’avait «jamais dit que la Bosnie-Herzégovine avait besoin d’une troisième entité» avant de préciser qu’il soutenait la Constitution bosnienne actuelle, qui permet la représentativité des trois ethnies (Bosniaques, Bosno-serbes et Bosno-croates). Le dirigent du «Bandić Milan 365 – Parti du Travail et des Solidarités» a également précisé qu’il se déplaçait souvent à Sarajevo, parce que la Bosnie-Herzégovine est le pays dont il est natif et qu’il considère «comme le sien». Il s’est ainsi présenté comme «un fils croate de Bosnie-Herzégovine et un ami des trois peuples de Bosnie-Herzégovine». M.Bandić a achevé son discours en soulignant sa détermination personnelle à poursuivre le rapprochement entre les deux capitales.