Bosnie-Herzégovine : ‘M. Dodik n’a qu’un seul objectif : rester au pouvoir’, et pourrait y parvenir

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, Milorad Dodik, le président de la République serbe de Bosnie (RS) proche du Kremlin, cherche à améliorer ses relations avec l’administration américaine. Le politicien, isolé à la suite des sanctions américaines qui le visent depuis 2017 et ont été renforcées depuis, voit également son avenir politique menacé par des poursuites judiciaires fédérales qui sont la conséquence de son conflit larvé avec le Bureau du Haut Représentant (BHR).

Condamné le 26 février 2025 à la suite de la promulgation par le gouvernement de RS d’une loi portant sur la non-application des décisions du Bureau du Haut Représentant (BHR), il attend le verdict de deuxième instance. En négociation avec Washington, le dirigeant aurait accepté, en geste d’apaisement et de soumission envers Washington, de révoquer plusieurs responsables de RS, dont le nom figure sur la « liste noire » des États-Unis. En échange de ces avancées, son avenir pourrait rapidement s’éclaircir et la relation Washington/Banja Luka se normaliser. Selon le professeur et un ancien magistrat Milan Blagojević, après l’annulation récente du mandat d’arrêt visant le politicien, la Cour fédérale bosnienne pourrait ainsi acquitter M. Dodik non pour des motifs liés au fond mais pour le non-respect du délai de publication de la règlementation illicite au Journal officiel. Le BHR pourrait s’en tenir là.

Ce retournement de situation et d’alliance du dirigeant nationaliste a été commenté le 19 juillet par Elena Trivic, vice-présidente du Parti du progrès démocratique (RS). Elle y voit « un accord entre Dodik et les étrangers » qui n’apporte « rien de bon » au peuple de RS, alors que le pays est économiquement appauvri et que ses institutions sont « détruites ». Pour elle, « M. Dodik n’a qu'un seul objectif : rester au pouvoir. Le prix que paieront la RS et tous les Serbes ne lui importe pas. Il y a certainement un intérêt national majeur sur la table pour que cet accord soit conclu avec les étrangers et obtenir un acquittement. » Mais pour Washington, la stabilité des Balkans occidentaux pourrait justifier de laisser le nationaliste M. Dodik au pouvoir dans l’entité bosno-serbe.

Sources : Slobodna Bosna, Srpska Info.