Lituanie : protéger l’espace aérien avec des drones et apprendre de l’expérience ukrainienne

Raimundas Vaikšnoras, chef d’État-major des Forces armées lituaniennes (FAL), qui célèbre sa première année à son poste, vient d’annoncer que chaque unité des FAL serait à terme équipée de drones, de l’escouade jusqu’au niveau de la division : « Chaque escouade d'infanterie disposera d'un drone de reconnaissance. Les unités de niveau supérieur seront équipées de systèmes de drones de reconnaissance et de combat appropriés. Nous travaillons également au développement de drones de combat à longue portée afin de pouvoir frapper loin derrière les lignes ennemies si nécessaire », a-t-il écrit sur son compte Facebook.

Il a précisé qu’un centre de formation au pilotage de drones venait d’être créé au sein des FAL : « Des passionnés ont été recrutés et forment déjà des opérateurs à l'utilisation de drones de reconnaissance et d'attaque. Nous avons intégré à nos programmes initiaux des spécialistes ayant une expérience du combat en Ukraine », a-t-il précisé.

Pour le chef d’État-major, l’armée de son pays a besoin de capacités pour contrer des attaques aériennes : le pays va devoir se doter de capteurs et de capacités de neutralisation supplémentaires. Ainsi, outre le bataillon de défense aérienne qui a été créé, les FAL vont se doter d’un bataillon de défense aérienne de moyenne portée distinct, équipé de batteries NASAMS.

Le général Vaikšnoras n’a pas caché que son pays s’inspirait largement de l’expérience de l’Ukraine pour établir ses choix. Vilnius a notamment bien compris que des systèmes peu coûteux et moins avancés sur le plan technologique peuvent s’avérer très efficaces pour neutraliser les attaques aériennes.

Or, la Lituanie se sent d’ores et déjà menacée : le 10 juillet, les gardes-frontières lituaniens ont détecté un drone en provenance du Bélarus, qui est resté 3 minutes dans l’espace aérien lituanien avant de s’écraser près du poste-frontière (fermé) de Šumskas, situé à 1km environ du territoire bélarusse : il s’agissait d’un drone low-cost Gerbera de fabrication russe. L’incident a fait l’objet d’un examen par la Commission parlementaire de la sécurité nationale et de défense, qui a conclu à de « nombreuses lacunes critiques » dans la protection de l’espace aérien lituanien, notamment en matière de détection des drones entrants, d’émission d’alertes et de capacité à éliminer ces menaces.

Sources : lrt.lt, facebook.