Lors de la dernière rencontre entre le président serbe Aleksandar Vucic et le membre de la présidence fédérale bosnienne Milorad Dodik, organisée à Belgrade à l'occasion d'un voyage officiel le 23 octobre 2021, le dirigeant bosnien a vainement tenté d'obtenir le soutien du président serbe pour obtenir que la République serbe de Bosnie retrouve son ancienne compétence en matière militaire, sécuritaire et financière (perception d'impôts indirect). Ces compétences ont en effet été transférées à l'échelon fédéral, conformément aux exigences du Bureau du Haut Représentant.
En marge de cette rencontre, M. Dodik, habitué à susciter les polémiques, a déclaré que lors de la guerre de Bosnie, s'il l'avait voulu, il aurait pu atteindre le grade de général. Cette affirmation a fortement déplu à nombre de ses opposants, et en particulier à Jelena Trivić, la vice-présidente du Parti du Progrès. Pour l'intéressée, ces déclarations ne sont que des fanfaronnades et le membre de la présidence fédérale bosnienne n’a jamais été qu’un « général de la contrebande de cigarettes » pendant la guerre de Bosnie. Pour elle, non seulement le dirigeant bosno-serbe est prêt à dire « toutes sortes de bêtises » devant le président de la Serbie, mais il est aussi « la plus grande et la plus dangereuse menace pour le peuple serbe ».
Sanja Vulić, députée de l'Alliance des sociaux-démocrates indépendants (le SNSD, parti de M. Dodik) à la Chambre des représentants de l'Assemblée parlementaire de Bosnie-Herzégovine, n’a pas tardé à répondre : J. Trivić, qui n'avait que neuf ans lorsque la guerre a débuté, ne peut pas avoir des souvenirs des événements de cette période et donc juger de ce qu'a été M. Dodik : « Plus de 300 000 Serbes soutiennent véritablement, sans compromis et dans l'intérêt de la Republika Srpska le travail et les actions de M. Dodik. »
Sources : Slobodna Bosna, Danas, Argumenti.