Le 40e gouverneur de l’Illinois (2003-2009) membre du Parti démocrate, Rod Blagojevic, a été condamné en 2011 à 14 ans d’incarcération en prison fédérale pour avoir tenté de vendre le siège parlementaire vacant de Barack Obama en 2008. Donald Trump, dont il est devenu l’un des fervents partisans, a commué sa peine, avant de le gracier en 2025.
En mars 2025, le cabinet de Rod Blagojević, RRB Strategis, a signé un contrat de lobbying aux États-Unis avec le gouvernement de la République serbe de Bosnie (RS), pour un montant qui n’a pas été révélé. Milorad Dodik, le président de l’entité bosno-serbe et chef de file des nationalistes locaux, sous le coup de sanctions financières mises en œuvre par la Maison-Blanche depuis 2017 et renforcées depuis, souhaite obtenir la levée de ces mesures qui l’isolent sur la scène internationale. Depuis plusieurs mois, il se présente comme un admirateur de D. Trump et ne tarit pas d’éloges à son sujet. Il pense que l’accord conclu avec RRB Strategis est de nature à lui garantir l’oreille des proches du Président américain ainsi qu’une évolution politique en sa faveur.
Aussi, il a invité R. Blagojevic, lui-même d’origine serbe, à Banja Luka pour exposer publiquement leur nouvelle proximité. Le 22 juin, le lobbyiste américain a été reçu en grandes pompes dans la métropole de RS. En conférence de presse, l’hôte a qualifié son invité d’« ami sincère du peuple » de RS. Le 24 juin, R. Blagojević était l’invité de l’émission d’ATV, au cours de laquelle il s’rest livré à une comparaison entre D. Trump et M. Dodik, tous deux « victimes d’un système judiciaire corrompu et instrumentalisé » selon lui.
Réagissant à cette visite, Nebojša Vukanović, président de la Liste pour la justice et l'ordre, a critiqué cette visite, jugeant que l’engagement du cabinet RRB Strategis coûtera à l’entité « plus d’un million de dollars », somme que R. Blagojevic devrait emporter après avoir « laissé derrière lui quelques casquettes Trump ».
Afin de justifier l’opposition systématique de M. Dodik aux décisions du bureau du Haut Représentant, le lobbyiste américain a déclaré le 26 juin que ce dernier, Christian Schmidt, était un représentant étranger non élu et que son action privait le peuple serbe de son autonomie. Coopérer avec lui compromettrait les accords de Dayton.
Sources : Slobodna Bosna, ATV, RTV, site de la présidence de RS.