Le 12 janvier, les électeurs croates se sont rendus aux urnes à l’occasion du second tour de l’élection présidentielle opposant le président sortant Zoran Milanović (Parti social-démocrate) au député conservateur Dragan Primorac, ancien ministre des Sciences et de l’Éducation. Z. Milanović a remporté haut la main ce scrutin en recueillant 74,68 % des votes (1 122 859 voix), face à D. Primorac qui a obtenu seulement 25,32 % (380 752 voix). Ce dernier a perdu l’élection présidentielle pour la seconde fois et doit faire face à de nombreuses critiques. Mais des voix s’élèvent aussi dans le parti pour dire que la défaite n’est pas seulement une question de candidat : près de 20 % des électeurs du HDZ ne sont pas satisfaits de la ligne politique du parti, qu’ils estiment « insuffisamment conservateur ».
Selon le professeur à la Faculté des sciences politiques de Zagreb Tihomir Cipek, à la différence de D. Primorac, Z. Milanović a montré ses qualités de rassembleur, capable d’obtenir le soutien d’électeurs de la gauche comme de l’extrême droite. Il a donc « remporté l’élection présidentielle de manière convaincante ».
En réaction à cette humiliation, le Premier ministre Andrej Plenković a annoncé qu’il n’assisterait pas à l’investiture du Président élu. Pour T. Cipek, cette prise de parole du chef de gouvernement est « le message que les institutions démocratiques de la Croatie, que l’institution de la Présidence de la République, ne sont pas respectées ». Cela tendrait à montrer que l’électorat ayant préféré le candidat du HDZ serait majoritairement constitué « de gens qui sont [restés] coincés en 1945 et qui ne peuvent pas accepter les résultats de la Seconde Guerre mondiale » (qui s’est soldée par la fin de d’État indépendant croate). « Ce passé les submerge et ils voient alors en Z. Milanović les vestiges d’un communisme sombre », mais qui leur a offert une instruction, des diplômes et un emploi.
Sources : Nova TV, Dnevnik.