Depuis quelques années, l’Estonie travaille à transformer l’ancienne forteresse-prison de Patarei, à Tallinn, en musée commémoratif dédié aux victimes du communisme. Le complexe, situé en bord de mer et construit au XVIIIe siècle, sera « le premier musée de la région à couvrir l’ensemble des crimes commis par les régimes communistes ».
De fait, il a été utilisé par les régimes soviétique mais également nazi au cours du XXe siècle. C’est là, en particulier, qu’est également arrivé le Convoi 73, seul train parti de France (camp de Drancy, mai 1944) jusqu’en Estonie, avec à son bord 878 hommes dont 207 seront exécutés à Patarei (une stèle y a été inaugurée en 2010 en présence de Simone Veil, dont le père faisait partie du convoi).
Particulièrement abimé, le complexe fait l’objet d’une vaste entreprise de réhabilitation, gérée par le promoteur estonien Urmas Sõõrumaa et menée par les deux lauréats de l’appel d’offres de 2021, les cabinets d’architectes Motor et KOKO.
Certains éléments du complexe seront maintenus en l’état, notamment des cellules, une salle d’exécution, des couloirs, une cour de la prison avec des zones de promenade pour les détenus. Le musée lui-même aura une emprise de 5 000m², dans la partie orientale du complexe : le premier étage sera consacré à l’histoire du bâtiment, le deuxième à la période carcérale du bâtiment et aux répressions des années 1940 et 1950, et le troisième présentera une exposition permanente sur les crimes contre l’humanité à travers le monde.
La partie muséale du site ainsi que le centre de recherches attenant pourraient ouvrir leurs portes avant début 2026.
Sources : ERR.ee, Patareiprison.org.