Estonie : prête à fermer ses frontières avec la Russie

Échaudée par la crise migratoire artificiellement provoquée par la Russie à la frontière russo-finlandaise et qui a conduit Helsinki à déclarer, le 16 novembre, la fermeture de quatre postes-frontières, la Police des frontières estonienne suit avec une attention soutenue la situation à ses marges orientales, dans la région de Narva. Pour le responsable des gardes-frontières estoniens Veiko Kommusaar, les migrants qui ne peuvent plus passer en Finlande pourraient être redirigés vers les frontières estoniennes : Tallinn pourrait alors décider de fermer totalement ses postes-frontières avec la Russie. Et de préciser que le moment n’était pas idéal pour se rendre en Russie ; le retour en Estonie pourrait s’avérer compliqué.

Le 17 novembre, les autorités estoniennes ont commencé à installer de manière préventive des blocs de béton sur le pont de Narva. De toute façon, a précisé le responsable du poste-frontière de Narva Marek Liiva, le passage doit être fermé côté russe à compter du 1er février pour travaux. La circulation sera donc largement entravée. Le ministre de l’Intérieur Lauri Laanemets a noté que, le 16 novembre, 19 personnes avaient été autorisées à traverser la frontière et avaient tenté de pénétrer en Estonie sans être dotées des documents nécessaires ; le lendemain, 8 ressortissants somaliens ont aussi tenté d’entrer en Estonie via Narva, avant d’être refoulés vers la Russie. Puis, 7 ressortissants syriens et 4 somaliens ont tenté le même parcours… À chaque fois, les migrants sont autorisés par les autorités russes à quitter leur territoire en vue d’entrer dans l’espace Schengen.

Les services estoniens de gardes-frontières sont bien conscients qu’ils ne peuvent surveiller la totalité des 300km de frontière avec la Russie et n’excluent pas de faire appel à des réservistes de la Ligue de défense estonienne et aux Forces de défense estoniennes, si nécessaire.

En 2022, l’Estonie a légalisé les refoulements en cas d’« urgence causée par une immigration massive ». Les gardes-frontières peuvent à ce titre refuser les demandes de protection internationale formulées par les migrants qui franchissent illégalement la frontière.

Sources : Postimees, ERR.ee, The Baltic Times.