Estonie : une proximité transatlantique, pour la sécurité

Lors d’une interview accordée à une chaîne de télévision américaine le 30 janvier, le nouveau Secrétaire d’État américain Marco Rubio a fait l’éloge des pays membres de l’OTAN situés dans la partie orientale de l’Europe (parmi lesquels la Finlande, Pologne, la Lituanie et l’Estonie) pour leurs contributions respectives à la défense nationale ; dans le même temps, il a critiqué les pays situés plus à l’Ouest (citant la France, l’Allemagne et l’Espagne) qui, selon lui, continuent de dépendre des États-Unis pour leur sécurité. Il a reproché à ces pays de refuser de consentir un effort nécessaire, se contentant de compter sur la présence de soldats américains pour continuer à subventionner un « énorme filet de sécurité sociale » qui, de fait, se trouverait donc subventionné par les États-Unis.

Deux jours auparavant, M. Rubio avait eu un échange téléphonique avec la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, l’Estonienne Kaja Kallas, au cours duquel ils ont convergé sur la nécessité d’accroître la pression sur la Russie pour l’amener à mettre fin à la guerre en Ukraine. M. Rubio a félicité son interlocutrice pour la décision de l’UE de prolonger les sanctions à l’encontre de la Russie et a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre l’UE et les États-Unis sur les grandes questions internationales.

Le même jour, M. Rubio s’est également entretenu par téléphone avec le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, qui l’a félicité pour sa nomination et a promu le renforcement des liens transatlantiques. Prônant la poursuite du soutien militaire à l’Ukraine et de la politique de sanctions à l’encontre de la Russie, le ministre estonien a souligné que « la victoire de l’Ukraine dans la guerre d’agression brutale et injustifiée lancée par la Russie renforcera[it] non seulement la sécurité de l’Europe et des États-Unis mais aussi leur économie ». M. Tsahkna estime que l’économie russe se porte très mal et qu’une pression économique accrue rapprocherait l’Ukraine de la victoire. Il a rappelé la nécessité pour l’Europe et les États-Unis de rester unis afin de faire face à la coopération stratégique entre régimes autoritaires et s’est félicité des choix de l’Estonie qui s’est fixé comme objectif de consacrer bientôt 5 % de son PIB à la défense.

Sources : Postimees.ee, Err.ee, US Department of State, Bloomberg.