La Hongrie devrait lancer sa campagne de vaccination contre le Covid-19 avec le Sputnik V dès le début de la semaine prochaine, a annoncé le Premier ministre Viktor Orbán. Sans attendre, donc, que l’Union européenne approuve collectivement le vaccin russe.
Lors de son émission hebdomadaire à la radio, le chef du gouvernement a précisé que les autorités de santé hongroises procédaient actuellement aux derniers tests, ce qui devrait permettre un lancement rapide de la campagne. Certes, le Sputnik V a suscité des critiques sceptiques au sein de l’UE pour sa mise sur le marché avant la fin des tests cliniques mais les résultats prometteurs (91,6 % d’efficacité) publiés début février par la revue The Lancet ont achevé de convaincre les autorités hongroises de se lancer de leur côté, sans plus attendre les autorisations communautaires.
Ce cavalier seul de Budapest pourrait bien inspirer d’autres pays : le 5 février, le Premier ministre tchèque Andrej Babiš s’est ainsi rendu en Hongrie pour échanger avec son homologue au sujet des commandes hongroises de Sputnik V mais aussi de vaccins chinois Sinopharm : « La vaccination n’est pas une question de politique mais de sécurité », a estimé A. Babiš. La République tchèque pourrait d’ailleurs être le deuxième pays, au sein de l’UE, à aller chercher son vaccin en dehors du programme communautaire.
La Russie devait livrer 2 millions de doses de Sputnik V à la Hongrie au cours des trois prochains mois, dont 40 000 arriveront au cours de la semaine prochaine. Pour le moment, 264 530 Hongrois (personnes âgées vulnérables et personnels de santé) ont été vaccinés grâce aux productions de Pfizer et de Moderna. D’ici la mi-mars, la totalité des personnes âgées de plus de 60 ans et enregistrées pour se faire vacciner l’auront été. Début avril, près de 2 millions de personnes seront vaccinées ; peut-être même plus, si Budapest parvient à acheter également les vaccins chinois.
Sources : Budapest Business Journal, RFE/RL, Euronews.