Le 23 février, des centaines de citoyens se sont rassemblés devant l’ambassade de Russie à Budapest pour commémorer le troisième anniversaire de la guerre d’ampleur menée par la Russie en Ukraine. La manifestation, organisée par plusieurs collectifs locaux, s’est déroulée dans une ambiance à la fois solennelle et pacifique. Dans le cortège, des pancartes soulignaient l’importance de la mémoire collective et l’urgence de renforcer la solidarité entre les nations européennes, en particulier face aux dérives autoritaires et aux agressions. Les organisateurs ont insisté sur l’importance de briser le silence imposé par des années de propagande. Cette mobilisation a mis en lumière le refus de certains Hongrois de normaliser une diplomatie qui voile la réalité d’un conflit meurtrier.
Il n’en reste pas moins que, le 28 février au soir après l’échec des discussions entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán s’est une nouvelle fois démarqué de ses partenaires européens, affirmant sur X : « Les hommes forts font la paix, les hommes faibles font la guerre. Aujourd’hui, le président D. Trump a défendu courageusement la paix. Même si cela a été difficile à digérer pour beaucoup. Merci, Monsieur le Président ! »
Certains observateurs hongrois soulignent que les critiques de J. D. Vance à l’encontre de V. Zelensky s'inscrivent dans la rhétorique nationaliste chère à V. Orbán, renforçant sa guerre culturelle menée depuis 2010 contre les élites libérales et pro-européennes. En Hongrie, la position de Washington est perçue comme un signal encourageant pour le gouvernement, qui pourrait y voir une validation de son approche souverainiste et conservatrice face aux valeurs occidentales dominantes.
Toutefois, une partie de la société civile s’inquiète du rapprochement idéologique entre Budapest et une frange de la droite américaine, redoutant un isolement diplomatique croissant vis-à-vis de Bruxelles. Ce clivage souligne une tension persistante entre l’agenda politique du gouvernement et les aspirations d’une partie de la population hongroise à maintenir un ancrage fort au sein de l’Union européenne.
Sources : 444.hu, The Kyiv Post, Telex.hu, X.