Dans un discours théâtral et outré prononcé le 22 février à Budapest, Viktor Orbán a promis que 2025 serait l’année du tournant, une ère de miracles financiers et de prospérité retrouvée. Le Premier ministre a peint un tableau féerique où l’État se transformerait en une « fabrique à miracles », distribuant sans compter des aides pour redresser une économie en berne. À travers des incantations enflammées, il a incité ses fidèles à croire en une magie capable de renverser la vapeur économique, laissant entendre que tout était possible sous le verbe du dirigeant.
Pourtant, la réalité semble implacable. Tandis qu’Orbán proclame « plus d’argent encore, tout pour mes partisans », les indicateurs économiques racontent une tout autre histoire. Dès le début de 2025, la Hongrie s’est engagée sur la pente glissante de la récession, marquée par une inflation galopante, un forint en chute libre et des perspectives de croissance compromises. Les mesures annoncées par le gouvernement semblent dérisoires face à une conjoncture défavorable et des défis structurels persistants. De fait, l’économie hongroise vacille sous le poids de réformes insuffisantes et d’un contexte international hostile.
La chute du pouvoir d’achat, conjuguée à la hausse constante des coûts de la vie, menace le quotidien de milliers de ménages. Les prévisions pour 2025 laissent entrevoir une détérioration continue malgré les mesures gouvernementales, qui peinent à enrayer le recul de la consommation et l’érosion de la confiance des investisseurs. Des entretiens menés par BBJ.hu révèlent que, face à cette conjoncture défavorable, de nombreux citoyens se sentent trahis par un discours promettant l’impossible tout en occultant les véritables enjeux économiques.
Le spectacle orchestré par Orbán, relayé par la presse pro-gouvernementale, apparaît ainsi comme visant à détourner l’attention et pose la question de la viabilité d’un modèle politique qui mise sur l’émotion au détriment d’actions concrètes. Mais le fossé entre les belles paroles et la dure réalité ne cesse de s’élargir, rappelant que les discours politiques ne suffisent pas forcément à éviter un effondrement économique annoncé.
Sources : 444.hu, Budapest Business Journal, Origo, Daily News Hungary.