Kazakhstan : possible référendum sur une centrale nucléaire controversée

Le 1er septembre, le président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev a annoncé lors de son discours sur l’état de la nation devant le Parlement la tenue prochaine d’un référendum au sujet de la construction d’une centrale nucléaire dans le pays. Celle-ci pourrait être installée à proximité d’un village bordé d’un lac dans la région d’Almaty, provoquant l’opposition de ceux qui y voient une menace pour l’environnement.

Pour le chef de l’État, il est nécessaire de tenir compte des besoins croissants du Kazakhstan en énergie, sujet crucial qui justifie le recours à une consultation nationale. K. J. Tokaïev n’a pas nié le caractère clivant du projet : pour certains, alors que le Kazakhstan est le premier producteur mondial d’uranium, il serait logique qu’il dispose de ses propres capacités de production nucléaire ; pour d’autres, l’histoire traumatisante du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk justifierait une politique de grande prudence au regard du nucléaire. Près de 500 essais nucléaires ont été menés sur ce site situé à l’est du pays durant la période soviétique ; on estime qu’environ 1,5 million de personnes en subissent encore aujourd’hui les conséquences liées aux radiations.

La période choisie par le Président pour annoncer son projet de référendum ne doit visiblement rien au hasard : le 29 août marque le jour du premier essai nucléaire à Semipalatinsk, en 1949, ainsi que celui de la fermeture officielle du site, en 1991. C’est également la date à laquelle est célébrée la Journée internationale contre les essais nucléaires, sur proposition du Kazakhstan auprès des Nations unies fin 2009.

Ce n’est pas la première fois que le Président évoque l’éventualité d’un référendum sur le sujet : il l’avait fait peu après sa prise de fonctions en 2019 mais s’était heurté aux réticences du vice-ministre de l’Énergie, Jandos Nourmaganbetov.

Si une consultation doit se tenir, elle doit être préparée, a souligné le président du parti Respublica Aidarbek Khojanazarov : il faudra organiser en amont une vaste campagne de sensibilisation du public, afin que les citoyens sachent précisément pour quoi ils votent, en étant informés des aspects techniques et de sorte à éviter une démarche guidée avant tout par les émotions.

L’entreprise russe Rosatom est pressentie pour est le principal partenaire du projet.

Sources : The Astana Times, Kazinform, RFE/RL.