Les pays baltes vont se doter d’une ligne de défense contre la Russie

Le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur, a annoncé le 19 janvier 2024 qu’il s’était accordé avec ses homologues letton et lituanien en vue de construire des installations défensives anti-mobilité le long des frontières des trois pays avec la Russie et le Belarus. Il s’agit de compléter la démarche de ces pays qui investissent massivement dans les équipements, les munitions et la main-d’œuvre, afin de dissuader toute incursion sur leurs territoires venue d’une Russie de plus en plus menaçante.

Ces installations défensives répondent parfaitement aux engagements pris lors du sommet de l’OTAN de juin 2022 (Madrid) en faveur de la capacité des Alliés à défendre leur territoire « dès le premier mètre ». Un réseau de bunkers et de points d’appui sera donc installé, selon un plan qui fera intervenir les autorités des trois pays, qu’elles soient centrales ou locales. Tallinn prévoit par exemple d’installer environ 600 bunkers sur son territoire, pour un budget de 60 M€. Chaque bunker pourrait accueillir une dizaine de soldats, sur une surface de 35m² environ.

Il ne s’agit pas, à ce stade, d’installer des barbelés, des dents de dragon ou des mines. Ces matériels seront en revanche stockés à proximité. La construction de cette ligne de défense ne devrait intervenir qu’à partir de 2025 : une négociation avec les propriétaires terriens doit d’abord avoir lieu, afin d’envisager les indemnisations nécessaires.

La défense du littoral des trois pays devrait être assurée par la disponibilité de missiles et de mines et non par l’installation de bunkers.

À l’occasion de la rencontre qui s’est déroulée à Riga, les ministres de la Défense ont également signé une Lettre d’intention en vue de l’utilisation conjointe du système de lance-roquettes multiples HIMARS, en temps de paix comme de guerre. Ils ont, enfin, décidé d’installer provisoirement sur la base aérienne lettone de Lielvārde la Police du ciel assurée par l’OTAN, le temps de réaliser des réparations sur la base estonienne d’Ämari.

Sources : Site du ministère estonien de la Défense, ERR.ee, Postimees, The Moscow Times.