Le 11 août, l'Estonie et la Lettonie ont annoncé leur retrait du format 16+1, mécanisme de coopération mis en place en 2012 par la Chine avec les pays d'Europe centre-orientale. Le communiqué de presse diffusé par le ministère letton des Affaires étrangères indique que cette décision correspond aux priorités actuelles de la politique étrangère du pays. Dans son communiqué, le ministère estonien des Affaires étrangères n'explique pas les raisons du retrait mais indique que l'Estonie continuera à travailler pour nouer des relations constructives avec la Chine et qu'elle n'a participé à aucune des réunions du format depuis le sommet de février 2021.
Urmas Reinsalu, le ministre estonien des Affaires étrangères a annoncé lors d’une interview s'être concerté avec son homologue letton s'agissant de cette décision et préférer la coopération avec la Chine dans un cadre européen. Il a également précisé que le fait que la Chine n'ait pas condamné clairement la guerre menée par la Russie à l'encontre de l'Ukraine a influencé le retrait du format 16+1. Par ailleurs, le député Jüri Jaanson (Parti de la réforme), président du groupe d'amitié Estonie-Taïwan du Parlement estonien, a publiquement soutenu que l'Estonie devrait suivre l'exemple de la Lituanie et ouvrir un bureau de représentation de Taïwan à Tallinn. Selon lui, cela pourrait servir à attirer des investissements et à soutenir Taïwan face à la pression exercée par Pékin.
La Lituanie était officiellement sortie de ce format en mai 2021 et un bureau de représentation de Taïwan a ouvert à Vilnius en novembre 2021. Le ministre lituanien des Affaires étrangères s’est réjoui de la sortie de l'Estonie et de la Lettonie d'un format de coopération qui, selon lui, crée des divisions en Europe. Après que la vice-ministre lituanienne des Transports s'est rendue en visite officielle à Taïwan début août, la Chine a annoncé couper la coopération avec la Lituanie dans le secteur des transports.
Sources : LRT, ERR, ministères estonien et letton des Affaires étrangères.