Par Céline Bayou (sources : Mixnews.lv, The Baltic Course, Latvian Radio, LETA)
La Commission aux droits de l’homme et aux affaires publiques du Parlement letton vient de reconnaître que les amendements visant à réguler la diffusion des chaînes de télévision russes en Lettonie n’étaient pas encore aboutis et que le groupe de travail chargé de faire des propositions allait préciser quelques points avant de soumettre sa copie à la Saeima.
L’une des idées principales du projet, qui vise à limiter la propagande du Kremlin sur le territoire letton, consisterait à fixer à 90% le quota des programmes télévisés diffusés dans une langue de l’Union européenne.
Certains doutent pourtant de la concordance de l’objectif et du moyen. Tom Meisitis, directeur du département juridique de Lattelecom, a notamment souligné le fait que les restrictions linguistiques envisagées n’affecteraient en rien la chaîne PBK (Première chaîne balte), traduite en letton, pas plus que RT, diffusée en anglais. En revanche, des chaînes comme Rain ou RTVi, elles, seront impactées par ces restrictions alors qu’elles sont évidemment loin de propager les idées du Kremlin.
En outre, a noté T.Meisitis, la propagande russe est facilement accessible gratuitement, sur Internet. L’expérience lituanienne est à cet égard intéressante: l’introduction de quotas similaires a surtout conduit à l’augmentation du piratage informatique. Lattelecom a d’ailleurs déjà fait savoir que l’entreprise n’était pas enthousiasmée par l’idée de couper l’accès aux canaux russes de ses clients.
Pour le leader de l’Alliance nationale Raivis Dzintars, la Lettonie se trouve dans une situation absurde, dans laquelle une entreprise publique, Lattelecom, en proposant une large offre de chaînes de télévision russes dans son bouquet, «agit de fait contre les intérêts sécuritaires de la Lettonie».