Le comité aux Affaires étrangères du Parlement letton étudie actuellement un texte visant à débarrasser Riga du monument commémorant le sacrifice des soldats soviétiques venus « libérer » la Lettonie du nazisme. Installé dans le parc de la Victoire en 1985, ce monument est l’objet de rassemblements importants chaque 9 mai, la population russophone venant y déposer des fleurs. Cette année, la commémoration a été quasiment interdite, seul le dépôt de fleurs étant autorisé à distance, alors que les abords du monument étaient entourés de panneaux photos évoquant la guerre que la Russie mène actuellement en Ukraine. Un scandale a éclaté alors que les autorités ont fait nettoyer l’espace de ces fleurs dès le matin du 10 mai.
Pour le Parlement, il s’agit de passer en revue tous les accords conclus avec la Russie et qui pourraient être liés à ce monument (obligation d’entretien par exemple). Mais la porte-parole du Parlement, Ināra Mūrniece (Alliance nationale) ne doute pas que le monument sera prochainement démantelé. Elle espère même que cela se fera avant les élections législatives prévues en octobre prochain.
Pour elle, ce monument incarne surtout l’occupation de la Lettonie : « Nous voyons ce que les forces d'occupation font en ce moment en Ukraine, sous nos yeux. La Lettonie aussi a été ‘libérée’ de la même manière. Il s’agissait en fait d’une occupation avec des atrocités, des déportations, des meurtres et des crimes de guerre. ».
D’après I. Mūrniece, nul besoin d’organiser un référendum sur la question : elle ne doute pas que la majorité de la population est favorable au retrait de ces statues.
Le président Egils Levits, lui, espère surtout le soutien de la minorité russophone. Pour lui, ce monument à l’armée soviétique a toujours été une « écharde dans l’âme lettone » parce qu’il glorifie une armée d’occupation qui a apporté d’innombrables souffrance à la Lettonie. La question est désormais pressante, alors que « la même armée qui a occupé la Lettonie fait aujourd’hui la guerre en Ukraine et y commet des crimes ».
Pour E. Levits, l’idéal serait de pouvoir retirer ce monument dans la concorde et l’unanimité : « Le retrait, ou encore mieux la destruction, du monument serait un élément de grande unité. »
Sources : The Baltic Times, LSM.lv.