Lituanie : un nouveau gouvernement approuvé mais contesté

Le 12 décembre, le Parlement lituanien a approuvé le programme du 19e gouvernement du pays (85 voix pour, 14 contre et 28 abstentions), dirigé par le Premier ministre social-démocrate Gintautas Paluckas. Ce gouvernement de coalition réunit, outre le Parti social-démocrate lituanien (LSDP, 9 ministres), l’Union démocratique « Pour la Lituanie » (2 ministres) et le parti Aube du Niémen (Nemuno Aušra) (3 ministres). Il dispose de 86 des 141 sièges du Parlement.

Le chef du gouvernement s’est félicité de défendre un programme dirigé vers la population et non une minorité d’élites. Il a promis que chaque ministère mettrait en œuvre une culture du dialogue. Les groupes d’opposition au Seimas, eux, ont refusé de soutenir ce programme dont ils dénoncent le manque de garanties et les promesses inconsidérées.

Ce programme prévoit notamment de consacrer au moins 3,5 % du PIB à la défense. Une attention particulière sera accordée à l’accueil de la brigade allemande qui doit être déployée en Lituanie d’ici 2027, à l’équipement et à la formation des forces armées lituaniennes et à l’interopérabilité avec les alliés. Le soutien à l’Ukraine « jusqu’à sa victoire et au-delà », ainsi que son adhésion à l’UE et à l’OTAN sont inscrits dans le programme qui prévoit de dédier jusqu’à 0,25 % du PIB à l’aide militaire à l’Ukraine.

La Chine est présentée comme un « défi croissant » pour la politique étrangère et de sécurité du pays, qui s’engage à continuer de développer les liens économiques et culturels avec Taïwan.

Le gouvernement s’est par ailleurs engagé à augmenter les impôts pour les hauts revenus, et à améliorer les systèmes de santé et d’éducation.

La composition de cette équipe est loin de faire l’unanimité, alors que le leader du parti Aube du Niémen, Remigijus Žemaitaitis, a vu son immunité levée une semaine avant, pour permettre un procès dans lequel il est accusé d’avoir minimisé l’Holocauste en Lituanie et suscité l’intolérance à l’égard de la population juive du fait de ses messages sur les réseaux sociaux. L’intéressé conteste ces accusation. R. Žemaitaitis jouit d’une cote de popularité de 41 % (contre 36 % pour le Premier ministre).

 

Sources : Lrt.lt, Reuters, Lietuvos Rytas.