À l’issue du premier tour de l’élection présidentielle le 24 novembre, le candidat nationaliste et pro-russe Călin Georgescu a recueilli près de 23 % des votes, grâce à une campagne populiste réalisée sur TikTok. Le 8 décembre devait se tenir le second tour de la présidentielle mais, en raison de soupçons d’ingérence russe organisée par le biais des réseaux sociaux, et suite à la transmission le 5 décembre au Procureur général de la Direction d’enquête contre le crime organisé et le terrorisme d’informations résultant de la déclassification des documents remis par la présidence, la Cour constitutionnelle a décidé le 6 décembre d’annuler la totalité du scrutin pour préserver la légalité du processus électoral.
En réaction, C. Georgescu a appelé le 7 décembre ses électeurs à se rassembler dès le lendemain pour dénoncer la décision de la haute juridiction. Une vingtaine de militants de l’extrême droite, dont Horatiu Potra, a été interpellée alors qu’ils tentaient de rejoindre la capitale avec des armes blanches (machettes, épées, poignards), des armes à feu, ainsi que d’importantes sommes d’argent (environ 18 000 dollars), dont le parquet suppose « qu’ils allaient être utilisés pour inciter certaines personnes à commettre des délits lors de rassemblements publics non autorisés et les récompenser ». H. Potra est connu en tant qu’ancien légionnaire mais aussi comme mercenaire en Afrique collaborant avec le groupe Wagner et garde du corps de C. Georgescu.
Arrivée seconde au terme du premier tour, Elena Lasconi (Union Sauvez la Roumanie - USR) a appelé les Roumains à ne surtout pas se rendre devant les bureaux de vote comme le demandait le candidat de l’extrême droite : « Aujourd’hui, si notre démocratie ne s’était pas révélée aussi fragile, nous serions allés voter. Et je remercie, encore une fois, ceux qui m’ont soutenue pendant cette période et qui voteraient encore pour moi aujourd’hui. Je les remercie et je les assure encore une fois que je comprends très clairement qu’il ne s’agit pas de moi, mais du combat extrêmement important que nous devons mener pour ne pas rentrer dans la sphère d’influence des Russes […] La Roumanie ne peut pas valser de la même manière que la Russie chante pour Poutine ! C’est à nous de sortir de la folie des dernières semaines, plus unis, mieux informés et plus forts face aux attaques qui prennent diverses formes. »
Sources : AGERPRESS, Jurnalul National, Mediafax, Financial Intelligence.