Le 11 juillet 2021, les Moldaves sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants parlementaires. Les deux principales formations en lice sont le parti Action et Solidarité (PAS) de centre droit (majorité présidentielle) et le bloc formé par les communistes et les socialistes. Lors des élections législatives de 2019, le PAS avait obtenu 26,8 % des voix, le Parti socialiste - 31,15 %. En campagne électorale, Igor Grosu, président par intérim du PAS depuis la victoire de Maia Sandu à la présidentielle de 2020, ne cesse de dénoncer la corruption comme le fléau majeur du pays. Le politicien présente son parti comme le fer de lance de la lutte anti-corruption.
Le 29 mai 2021, devant les journalistes de Free Europe, I. Grosu a déclaré que le modèle politique moldave était fondé sur la corruption des dirigeants politiques locaux, tels que les maires, et de leurs électeurs. Les premiers financeraient souvent leurs campagnes en monnayant certaines de leurs apparitions dans des soirées privées (6 000 lei/1 218 euros seraient ainsi versés aux maires, les conseillers municipaux obtiendraient un peu moins), quand les seconds se feraient acheter leurs votes (ou tenteraient de le faire acheter car, une fois le vote réalisé, ils peinent parfois à obtenir l’argent promis).
Le 23 juin, I. Grosu a expliqué le choix de sa formation de faire cavalier seul, en ne s’associant pas cette fois-ci à d’autres formation politique de droite. Cette approche résulterait de l’expérience de Maia Sandu qui, lors de la présidentielle, a su rassembler au-delà de son camp en unissant les citoyens contre la corruption. Pour I. Grosu, la lutte anti-corruption est le socle du programme de campagne du PAS, car elle recueille l’adhésion populaire ; aussi, elle devrait permettre de capter une partie de l’électorat traditionnel des autres partis, accusés d’utiliser des ressources administratives et publiques à leur profit.
Sources : Free Europe, Deutsche Welle.