Le 27 octobre à l’occasion d’une conférence de presse organisée en Pologne, le président du Monténégro Milo Đukanović a déclaré que l’Europe, de par son unité après l’agression russe contre l’Ukraine, s’était montrée à hauteur de sa responsabilité internationale alors que ses dirigeants faisaient face à une « épreuve historique ». Les sanctions prises par l’UE lui semblent être un choix pertinent, et il faudrait persévérer dans cette voie sans faire de compromis avec la Fédération de Russie. L’invasion et les exactions russes en Ukraine porteraient atteinte aux valeurs socialistes, et en particulier à celle de fraternité, portées historiquement par les Balkans occidentaux – les pays de l’ex-Yougoslavie et l’Albanie.
Pour le Président, cette situation est l’une des conséquences de la politique d’élargissement de l’UE, trop peu « volontariste » mais hésitante, ce qui a été mis à profit par le Kremlin qui tente de restaurer les règles de la guerre froide.
M. Đukanović a rappelé la tentative de coup d’État d’octobre 2016 au Monténégro et a fait le parallèle avec l’intervention russe en Ukraine. En effet, l’opposition monténégrine pro-russe et deux ressortissants russes (Edouard Chichmakov et Vladimir Moïssev, vivant sous une fausse identité au Monténégro) sont considérés comme étant à l’origine du complot qui s’était alors traduit par une tentative de prise de pouvoir pour empêcher le Monténégro d’adhérer à l’OTAN. La Russie, qui était farouchement opposée à cette adhésion, a nié avoir ourdi ce complot. Podgorica considère cependant que Moscou était à la manœuvre et son Président nourrit depuis lors une forte animosité contre le Kremlin.
Rappelant que « chaque pays a le droit de choisir son propre avenir », M. Đukanović s’est dit confiant sur les capacités de Kiev à récupérer Kherson au cours des prochains jours. Face à la politique agressive de Moscou en Europe de l’Est, il a également pris la décision d’appuyer la demande d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Sources : Vijesti, Nova Srpska Politiceska Micao.
