L’envoyé spécial français pour les Balkans occidentaux René Trokaz a récemment accordé une interview à la chaîne nord-macédonienne Sitel TV. Il y a rappelé la position du président Emmanuel Macron, favorable à l’accélération du processus d’adhésion des Balkans occidentaux à l’Union européenne, et en particulier de celle de la Macédoine du Nord.
La « proposition française » consisterait à introduire des changements dans la Constitution nord-macédonienne afin de garantir les droits de plusieurs minorités, dont bulgare, mais ces amendements, qui satisferaient Sofia, ont été bloqués par le plus grand parti politique d’opposition, la formation nationaliste VMRO-DPMNE. C’est pourquoi, R. Trokaz devrait rencontrer prochainement le président de ce parti, Hristiyan Mitskoski, afin de tenter de le convaincre.
À la question des journalistes de savoir ce qu’il attendait de cette réunion avec le VMRO-DPMNE, le diplomate français a répondu : « Je lui dirai que nous parlons à tout le monde de la même manière, que nous n’avons pas de double discours et que le sort de la Macédoine du Nord est entre ses mains et que l’engagement de faire avancer le pays n’incombe pas seulement au gouvernement, mais aussi à tous les partis au Parlement. »
R. Trokaz, qui sait que la proposition française a été critiquée par certaines formations politiques en Macédoine du Nord, a précisé à Sitel TV que, sans ce compromis, la situation restera dans l’impasse alors qu’il fallait aller de l’avant en vue de l’adhésion. Il a précisé que, si Paris souhaite faire pression, la France veut aussi aider Skopje sur ce dossier sensible tout en respectant une position neutre avec ses différents interlocuteurs que sont la Macédoine du Nord et la Bulgarie. Pour l’Elysée et Matignon, l’adaptation de la législation du pays candidat à celle de l’UE, ainsi que l’avancée sur des compromis avec les autres pays membres, font partie des conditions incontournables pour entamer de véritables négociations d’adhésion à l’UE.
Sources : Mediapool, Epicentar, Sitel TV.