Le ministre letton de la Défense Artis Pabriks a déclaré lors du congrès pour une Russie libre organisé à Vilnius le 2 septembre qu’il serait « sain » que la Russie subisse une défaite en Ukraine afin que le peuple russe puisse regarder le monde avec un regard qui ne serait plus celui de l’impérialisme : « Je souhaiterais que la nation russe apprenne à perdre, sans perdre sa dignité ; nous pouvons l’y aider ! » Pour A. Pabriks, la guerre qui se déroule actuellement sur le sol ukrainien pourrait marquer la fin des guerre impériales. Si l’on avait pu espérer, après la fin de l’Union soviétique, que la Russie se reconstruise sur une base démocratique, « cela n’est s’est jamais produit… Nous vivons au 21ème siècle et nous voyons qu’il y a là-bas des camps de concentration, un mépris absolu du droit international ; nous voyons comment ils traitent les prisonniers de guerre, les soldats ukrainiens. Nous voyons des déportations de civils, des viols, nous voyons des tombes. » A. Pabriks a rappelé que, comme la Pologne et la Finlande, les pays baltes avaient fait l’expérience de l’agression russe et que ces mémoires restaient vives.
Le vice-ministre lituanien de la Défense Mantas Adomėnas, de son côté, a souligné que cette guerre avait été déclenchée par la Russie pour de pures raisons idéologiques et coloniales, mais en aucun cas stratégiques. Si la Russie se met en tête d’annexer d’autres territoires, ils seront la cible de nouvelles agressions. C’est pour cela que le monde occidental libre doit assurer un soutien politique sans relâche à l’Ukraine. Le vice-ministre lituanien estime, lui aussi, que cette guerre pourrait être la dernière guerre impérialiste de la Russie et mettre fin à cette forme de tyrannie observée au cours du 20ème siècle. La démocratie pourrait alors trouver son chemin vers la Russie.
D’autres ministres nordiques et baltes de la Défense, réunis le 2 septembre sur l’île suédoise de Gotland, ont estimé unanimement que, quelle que soit l’issue de la guerre menée par la Russie en Ukraine, la Russie resterait la principale menace pour la région de la mer Baltique ainsi que pour l’OTAN.
Le ministre estonien de la Défense, Hanno Pevkur (parti de la Réforme), a estimé que l’adhésion prochaine de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique allait bouleverser la sécurité dans la région : « L’échange d’informations sur ce qui se passe sur mer et dans les airs va considérablement s’améliorer », a-t-il noté, soulignant la nécessité de prendre des mesures concrètes en matière d’échanges de renseignements. H. Pevkur a rappelé que l’Estonie avait pris des décisions importantes au cours des dernières années pour se renforcer, en particulier dans le domaine maritime : il a cité la fusion des flottes des forces armées et des gardes-frontières ainsi que l’acquisition de système de missiles antinavires Blue Spear et de mines marines.
Sources : ERR.ee, The Baltic Times, LRT.lt.