République tchèque : crise ouverte avec la Russie

Le 16 octobre 2014, un dépôt de 50 tonnes de munitions explosait à Vrbetice près de Zlin, à l’est de la République tchèque, tuant deux habitants. Le 16 avril 2021, le Premier ministre Andrej Babiš a déclaré avoir reçu confirmation de l’implication de l’unité 29155 de la Direction générale du renseignement (GRU), le service russe de renseignement militaire, dans cet événement. Deux agents, Anatoly Chepiga et Alexandre Michkine, auraient été envoyés par la Russie pour contrecarrer un accord conclu par le marchand d'armes bulgare Emilian Gebrev avec l'Ukraine, alors que les rapports entre Moscou et Kiev s’étaient considérablement dégradés. Les enquêteurs tchèques ont obtenu la preuve qu’ils se trouvaient dans la région de Zlin entre le 11 et le 16 octobre 2014. Les deux mêmes individus sont poursuivis en Grande-Bretagne pour leur implication dans l’empoisonnement de l'ex-agent double Sergueï Skripal (ancien membre du GRU ayant fait défection et recruté par les services de renseignement britannique) et de sa fille Ioulia le 4 mars 2018. Ces agents, ou certains de leurs collègues, seraient également liés à la tentative d'assassinat par empoisonnement d’E. Gebrev (patron de l’usine d’armement EMCO Ltd) à Sofia en avril 2015. Le poison n’avait pas pu être identifié par les services bulgares de police scientifique.

Pour le ministre tchèque de l'Intérieur Jan Hamacek, également ministre des Affaires étrangères par intérim, son pays se retrouve désormais « dans une situation similaire à celle de la Grande-Bretagne après la tentative d'empoisonnement de Salisbury en 2018 ». En représailles, le ministre a annoncé l’expulsion de 18 diplomates et employés de l’ambassade de Russie en résidence à Prague, soupçonnés d’appartenir aux services de renseignement russes. Ils ont reçu l’ordre de quitter la République tchèque dans les 48 heures.

En outre, l’entreprise russe Rosatom a été d’emblée exclue de l’appel d’offre qui sera prochainement lancé pour la rénovation de la centrale nucléaire de Dukovany.

Sources : World Today News, Mediapool, Reuters.