Roumanie : un tourisme intérieur encore peu développé

La Roumanie dispose de nombreuses richesses touristiques : un littoral maritime, des montagnes, une campagne étendue, de nombreux monastères préservés, des réserves naturelles (à Zarnesti, dans le delta du Danube…), plusieurs circuits régionaux de visite (en Transylvanie, en Bucovine…), un agrotourisme en développement et son célèbre château de Bran près de Brașov, en Transylvanie, surnommé à tort le « château de Dracula » (il draine une clientèle qui apprécie les légendes construites autour du prince Vlad III Dracula, dit « l’Empaleur » en raison du sort que l’intéressé réservait à certains de ses ennemis).

Pourtant, ces atouts naturels et historiques sont encore peu exploités et insuffisamment mis en valeur auprès des touristes étrangers qui, de ce fait, ne se précipitent pas dans ce pays danubien pour le visiter. En effet, au cours des six premiers mois de l’année 2023, on a dénombré 1,17 million de touristes en Roumanie, dont un million de Roumains. Cela signifie que non seulement peu d’étrangers visitent ce pays, mais aussi qu’à peine 26 % des habitants concourent au tourisme national, ce qui est peu comparativement à la plupart des pays européens.

L’explication principale à cette situation est qu’il n’existe aucune stratégie de promotion du potentiel touristique local, ne serait-ce que pour convaincre les habitants de passer leurs vacances dans leur pays et de découvrir d’autres régions. Seule la Bulgarie possède un niveau plus faible, avec à peine 22 % des locaux partant en vacances sur le territoire national. À l’inverse, en France, aux Pays-Bas et en Suède, près de 80 % de la population contribue au tourisme local.

Même s’il est évident que la stratégie nationale autour de l’activité touristique locale doit être repensée, d’autres explications permettent de mieux comprendre pourquoi les Roumains ne partent pas en vacances en Roumanie : en dehors des difficultés financière de la population, la forte émigration économique des actifs (présents sur des exploitations agricoles à l’étranger pendant la période printanière et estivale) et le fait que leurs familles privilégient des déplacements touristiques dans les pays où se sont installés leurs proches et la diaspora aident à mieux comprendre pourquoi les Roumains désertent les régions touristiques de leur pays.

Sources : Mediafax, Jurnalul National, Ziarul Financiar.