Les projets de la Russie en matière d’exportation de gaz vers l’Europe pourraient être contrariés en 2021. Les retards accumulés par le chantier du gazoduc Nord Stream 2 (via la Baltique), liés aux oppositions danoise, polonaise, américaine et aux actuels atermoiements de l’Allemagne, s’ils n’hypothèquent pas l’entièreté du projet, ne permettront pas de mettre le tube en service avant la mi-2021 au plus tôt.
Par ailleurs, le lancement du tronçon serbe du gazoduc TurkStream (qui traverse la mer Noire), initialement prévu en décembre 2020, devrait être lui aussi reporté au printemps prochain en raison de retards dans la construction d’une station de compression de gaz située en Serbie. Ce tronçon de plus de 400 km entre Bulgarie et Hongrie devrait être doté d’une capacité de 13,9 mds de m3 de gaz par an. Le gazoduc Turkstream, entré en service en janvier 2020, a vu inaugurer sa connexion entre Bulgarie et Serbie début novembre 2020 après avoir subi nombre de retards sur le territoire bulgare. Son aboutissement final en Europe centrale reste un horizon aléatoire.
De fait, la Russie va sans doute devoir faire transiter par l’Ukraine plus de gaz qu’elle ne l’aurait souhaité. Aux termes de l’accord bilatéral qu’elle a signé le 31 décembre 2019, Gazprom aurait dû faire transiter 65 milliards de m3 de gaz par ce pays en 2020, puis seulement 40 milliards par an jusqu’en 2024. Or, selon l’accord, si Gazprom veut augmenter le chargement du gazoduc, elle devra payer.
Sources : Kommersant, Serbian Monitor, Global Rubber Markets.