Par Céline Bayou (sources : Delovoï Peterbourg, Vedomosti)
La compagnie russe Gazprom a annoncé son projet d’investir environ 20 milliards de dollars dans la construction d’une usine de traitement de gaz à Oust-Louga, l’avant-port récemment mis en service à proximité de Saint-Pétersbourg. Si ce projet se concrétise, il s’agira, par son montant, du deuxième investissement réalisé par la compagnie russe après celui du gazoduc vers la Chine Force de Sibérie (55 milliards de dollars).
Ce complexe chimique, construit par Gazprom en coopération avec Rousgazdobytcha (anciennement propriété d’Arkadi Rotenberg), servira vraisemblablement à traiter du gaz destiné à être exporté vers l’Europe. Sa capacité de traitement atteindra 45 milliards de m3 de gaz par an. Le méthane extrait sera envoyé pour liquéfaction vers l’installation «GNL Baltique» qui devrait être construite à proximité. Les prévisions tablent sur 15 milliards de m3 de gaz par an destinés à cette installation, le reste devant être exporté viale gazoduc Nord Stream 2.
Le complexe chimique destinera également à l’exportation annuelle vers l’Europe environ 1,5 million de tonnes de polyéthylène extrait du gaz. L’analyste Dmitri Marintchenko, directeur de département chez Fitch, se réjouit de cette approche qui doit permettre à la Russie de diversifier ses exportations et, ainsi, de «se conformer aux tendances mondiales».
En mars, Nord Stream 2 AG avait annoncé son projet de construire un village provisoire destiné aux travailleurs impliqués dans l’installation du gazoduc sous-marin Nord Stream 2. Il pourrait accueillir près de 500 personnes, même si le projet total devrait, selon les prévisions annoncées, générer la création de 51.000 emplois. Ce village serait situé dans la région de Kingisepp, à près de 140 km au sud-ouest de Saint-Pétersbourg et une vingtaine de km de la ville estonienne de Narva. Le milieu des affaires de l’oblast de Leningrad compte sur des retombées pouvant atteindre plus de 220 millions de dollars.