Située dans le district autonome de Tchoukotka (extrême nord-est de la Russie) et équipée de 4 réacteurs d’une puissance cumulée de 48 MW, la centrale nucléaire de Bilibino est entrée en service en 1974. Elle alimente en lumière et chaleur la ville de Bilibino mais aussi un certain nombre d’industries extractives (or) de la région. Rosenergoatom, qui l’exploite, aurait dû la fermer fin 2019. D’autant que, construite sur le pergélisol, ses fondations sont désormais considérées comme potentiellement instables (Rosatom, unique opérateur autorisé à communiquer autour de la centrale, a classé le thème comme confidentiel).
Sa fermeture n’aurait pourtant pas dû avoir de conséquences en matière d’approvisionnement électrique de la région puisque la centrale de Bilibino devait être remplacée par la centrale flottante qui opère désormais sur le navire Akademik Lomonossov. Celle-ci, la 11e centrale nucléaire du pays et la 3e dans une région polaire russe, est bien entrée en opération comme prévu, le 19 décembre 2019, alimentant notamment la ville de Pevek (symboliquement, les deux réacteurs flottants, installés sur le navire accosté dans le port local, ont permis tout d’abord l’illumination du sapin de Noël de la ville). Pevek doit, selon les autorités locales, devenir à la fois un bastion pour le développement de la Tchoukotka et un maillon essentiel de la Route maritime du Nord.
Mais, une semaine après la mise en service de la centrale flottante, décision a été annoncée de prolonger de 5 ans la licence d’exploitation d’un des trois réacteurs de la centrale de Bilibino (le 4e réacteur a déjà été arrêté). Les réacteurs n° 2 et 3 pourraient, eux aussi, être prolongés.
Sources : The Barents Observer, Rosenergoatom.ru, Seogan.ru.