La municipalité de Saint-Pétersbourg aurait consacré 100 millions de roubles (1,5 million de dollars) à la « reconstruction » de Marioupol, la ville portuaire ukrainienne détruite par les forces armées russes dans les premiers mois de la guerre lancée par Moscou.
Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle les services municipaux de Pétersbourg sont actuellement incapables de nettoyer la neige qui a envahi la ville du Nord, les finances de la ville étant exsangues... Mais le gouverneur de la ville, Alexandre Beglov, est régulièrement sous le feu des critiques pour le mauvais entretien des rues durant la période hivernale.
Il est vrai que le gouverner a annoncé en mai dernier que Saint-Pétersbourg avait décidé de monter un jumelage avec Marioupol, la ville ukrainienne tout juste tombée aux mains des forces armées russes après un long siège.
La stratégie de communication des autorités russes a depuis varié : le vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg Nikolaï Linchenko a juré qu’aucun fonds ne serait alloué à la restauration de la ville martyr, et aucune aide humanitaire dédiée à la population qui y réside encore. Puis le chef de la région occupée du Sud Vladimir Saldo a affirmé que d’importants travaux de reconstruction du territoire seraient lancés…
Quoi qu’il en soit, en décembre, la municipalité de Saint-Pétersbourg a décidé d’ériger sur la place du Palais de Saint-Pétersbourg une installation figurant deux cœurs enlacés, symbolisant les deux villes. Au même moment, Vladimir Poutine a décerné à Marioupol le titre de « ville de la gloire militaire », afin de célébrer « le courage, la constance et l’héroïsme collectif dont ont fait preuve les défenseurs de la ville dans la lutte pour la liberté et l’indépendance de la patrie » (sic).
L’installation n’aura tenu qu’une semaine : le 18 décembre, les cœurs ont été recouverts de peinture noire : « Assassins, vous l’avez détruite. Judas ».
Aussitôt, l’installation a été démantelée.
Sources : Delovoï Peterbourg, The Moscow Times, Telegram.