Russie : le scandale des mercenaires népalais rattrape Moscou

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, le groupe Wagner (et l’entité qui se recompose depuis la disparition d’Evgueni Prigojine) cherche à engager des mercenaires sur le terrain en élargissant son recrutement à des ressortissants étrangers, en provenance du Moyen-Orient, d’Inde et du Népal. De jeunes Népalais qui prévoyaient de migrer en Occident pour y travailler auraient ainsi été attirés en Russie par la promesse de sommes intéressantes, selon les dires de recruteurs et des vidéos postées sur TikTok. Séduits par la perspective de recevoir des soldes mirobolantes, des équipements militaires et des tenues flambant neufs ainsi qu’une alimentation et un hébergement corrects, les candidats ont contracté des emprunts de plusieurs millions de roupies afin de financer leur expérience migratoire.

Si, au cours des premiers mois, Katmandou a peiné à connaître le nombre de ses ressortissants partis combattre sur le front ukrainien aux côtés de supplétifs indiens et de prisonniers russes, désormais les autorités népalaises estiment à près de 2 000  le nombre de leurs ressortissants engagés côté russe. La plupart ont suivi une formation sommaire de quinze jours dans le camp militaire « Avangard » situé près de Moscou.

Sky News a pu s’entretenir avec l’un d’entre eux qui, après avoir combattu à Donetsk, est parvenu à regagner Katmandou. L’intéressé précise que les images diffusées sur TikTok sont loin de la réalité du champ de bataille, où les supplétifs sont « traités comme des chiens », ne bénéficiant pas du ravitaillement nécessaire alors qu’ils sont placés en première ligne, devant les troupes régulières.

Le gouvernement népalais a récemment précisé à Sky News que 246 de ses ressortissants combattaient encore pour le compte de l’armée russe et a dit déplorer la mort d’au moins 21 de ses compatriotes. Le nombre de disparus serait en réalité bien plus important et beaucoup de familles n’ont plus de nouvelles de leurs proches partis combattre en Ukraine.

Selon l’ambassadeur du Népal à Moscou, certains Népalais combattraient aussi du côté ukrainien.

Le Népal a demandé au Kremlin de ne plus engager de Népalais dans l’armée russe ou en tant que mercenaires et de renvoyer à Katmandou tous ceux qui ont été recrutés.

Sources :  On line khabar, Nepalese Diaspora, BBC, Korrespondent, UKRINFORM TV.