L’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad le 1er novembre 2024 ayant entraîné le décès de 16 personnes est à l’origine d’une contestation populaire, menée par les étudiants. Une grande journée nationale d’action le 15 mars avait mobilisé près de 300 000 participants et donné lieu à quelques tensions à hauteur du camp de Pionirski Park regroupant quelques partisans du régime.
Le milieu estudiantin et les opposants au régime actuel poursuivent leur mouvement : un appel à mobilisation avait été lancé pour le 28 juin. Sur la place Slavia, lieu de rendez-vous du rassemblement baptisé « Rendez-vous à Vidovdan » (Vidovdan, le 28 juin, est un jour de commémoration des victime de la guerre), 140 000 manifestants (selon des observateurs indépendants) ou 40 000 (selon le ministère de l’Intérieur) ont pris part à l’évènement. De nombreux participants ont exigé la fin du régime d’Aleksandar Vučić et la convocation d’élections anticipées. Les étudiants ont accusé les autorités de corruption et d’incompétence, notamment dans les projets d’infrastructure puisque l’auvent de Novi Sad venait d’être rénové par des entrepreneurs proches du pouvoir. Un des orateurs a qualifié le gouvernement actuel d’« illégitime », une déclaration aussitôt saluée par la foule.
Le cortège a ensuite tenté d’atteindre le camp des partisans du président A. Vučić, mais les forces de l’ordre en a bloqué l’accès, ce qui a suscité des affrontements pendant plusieurs heures. Les services de police ont indiqué avoir eu recours à la force « pour rétablir l’ordre », car « des hooligans avaient attaqué les forces de l’ordre ». Le ministère de l’Intérieur a précisé que 48 policiers et 22 manifestants avaient été blessés et a fait état de l’arrestation de 77 personnes impliquées dans les troubles à l’ordre public.
Sur Instagram, A. Vučić a dénoncé une mobilisation organisée par « une conspiration » depuis l’étranger, allusion aux « révolutions de couleurs » régulièrement dénoncées par les autocraties.
Sources : Danas, N1, Mediapool, DW.