Dans les heures suivant l’attentat perpétré au Crocus City Hall, près de Moscou, le 22 mars, le présentateur TV Saša Borojević, connu pour ses opinions conservatrices, et le député Dragan Škobalj, professeur honoraire d’université spécialisé en géopolitique et relations internationales, ont désigné dans les médias Washington et ses alliés comme responsables de l’acte terroriste.
D. Škobalj a déclaré que « les pays occidentaux ont réagi très rapidement à l’attaque terroriste et il est probable qu’ils aient donné de l’argent à une organisation ou à une communauté religieuse. Il est certain que ces extrémistes étaient entraînés. Les services de sécurité russes les ont arrêtés à la frontière avec l’Ukraine, ce qui signifie qu'ils souhaitaient fuir là-bas ». Selon lui,la Serbie pourrait être elle aussi« menacée en raison de ces événements ».
De son côté, S. Borojević a déploré le fait que les services de sécurité russes aient failli, ce qui prouverait que « les États-Unis étaient derrière tout[e cette affaire] ! » Et de lier le déroulement des événements au scénario pro-occidental du jeu Call of Duty : Modern Warfare 2, en faisant référence à la mission « No Russian », qui propose au joueur de participer à une fusillade dans un aéroport russe. En Occident, cette partie du jeu a fait l’objet de nombreuses critiques. S. Borojević a pris aussi appui sur le film Le Parrain, où il est dit que celui qui a le premier exprimé ses condoléances est celui qui a tué. Puisque les États-Unis ont été parmi les premiers à réagir à l’attaque, ils n’y seraient donc pas étrangers ! Enfin, sans étayer ses allégations, le présentateur a déclaré qu’Abdul Hakim Shishani était l’un des principaux dirigeants des terroristes, qu’il était en contact avec les services ukrainiens de sécurité et que ses groupes terroristes étaient financés par les Américains et les Britanniques. Les arguments avancés par ces deux nationalistes, en reprenant les informations des médias russes d’Etat et la propagande du Kremlin et en cherchant à affirmer la responsabilité de l’Occident et de l’Ukraine dans l’attentat meurtrier du 22 mars, montrent la perméabilité des milieux nationalistes et traditionnalistes serbes aux informations diffusées par Moscou.
Sources : Informer, Slobodna Bosna, Time RS, Youtube.