Depuis quelques années, la Russie utilise les enclaves serbes orthodoxes et panslaves (Serbie et République serbe de Bosnie) pour tenter d’y faire barrage à l'influence occidentale dans les Balkans.
Le 14 novembre 2018, le Président serbe Aleksandar Vučić a reçu l'ambassadeur de Russie en résidence à Belgrade Alexandre Tchepourine. Ce dernier a fait part de nouvelles propositions du Kremlin concernant le partenariat russo-serbe. À l'issue d’une entrevue cordiale, le dirigeant serbe a informé la presse nationale d'une partie du contenu de cet échange : il a notamment signalé la signature prochaine de près d'une vingtaine d'accords bilatéraux portant sur les secteurs énergétique (connexion au gazoduc TurkStream), agricole (exportation de produits alimentaires), militaire (livraison de missiles T-72 et anti-aériens), éducatif, touristique et en matière d'infrastructures (construction de lignes de chemin de fer). La formalisation de ces accords est attendue dès la mi-janvier 2019, lors de la prochaine visite officielle du Président Vladimir Poutine à Belgrade : 200 millions de dollars pourraient ainsi être prochainement injectés dans l’économie serbe, une bouffée d'air pour ce petit pays des Balkans.
Si A. Vučić se montre favorable à ce rapprochement russo-serbe, ce n’est pas seulement pour l’importance des sommes d’argent en jeu. La Serbie estime en effet avoir besoin du soutien de la Russie sur le dossier du Kosovo, primordial pour les nationalistes serbes. Il s’agit de faire pression sur Pristina dans le cadre des pourparlers de Bruxelles (en cours depuis six ans) et de défendre les intérêts serbes sur le territoire kosovar (établissement d’une communauté de municipalités serbes au Kosovo avec un droit de regard de Belgrade). Le Président serbe a d'ailleurs remercié officiellement la Russie pour son aide, précisant qu'elle s'était « révélée être un véritable ami pour nous » (id est le peuple serbe).
Sources : Novosti, Blic, Vesti