En réaction à la poursuite de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie, le Conseil européen a adopté un huitième paquet de sanctions à l’encontre de la Russie (règlement 2022/1904). L’une de ces principales mesures est le plafonnement des prix du pétrole russe transporté par navire, les Européens souhaitant fortement diminuer l’importation de ces hydrocarbures afin de sanctionner Moscou et de retrouver une forme d’indépendance vis-à-vis du Kremlin.
La Serbie, candidate à l’adhésion à l’Union européenne, cherche toujours, pour sa part, à maintenir son approvisionnement en pétrole et compte pour cela sur la concrétisation du projet de raccordement de la Serbie à l’oléoduc Droujba, qui dessert l’Europe et notamment la Hongrie à partir de la Russie. Le 14 octobre, le Secrétaire général du Comité serbe du Conseil mondial de l'énergie, Miodrag Mesarović, déclarait que ce huitième train de sanctions européennes n’empêchait pas la poursuite du projet de la construction de l’oléoduc entre la Serbie et la Hongrie, car il ne s’applique pas au transport terrestre. L’intéressé a toutefois conscience que ces sanctions ne seront pas les dernières que l’UE adoptera et craint qu’à terme ce type d’importation ne soit concernée. Il ne voit pas pourquoi la Serbie serait privée de ce moyen d’approvisionnement alors qu’un oléoduc dessert également la Croatie, pays membre de l’UE. M. Mesarović n’a pas caché son adhésion au projet du président russe de créer un « hub gazier » en Turquie pour approvisionner l’Europe de manière plus sûre.
Dans le cas où la Serbie serait menacée par d'éventuelles nouvelles mesures visant à couper l'approvisionnement en pétrole, M. Mesarović a rappelé que le pays disposait de réserves stratégiques de pétrole pour une durée 90 jours, ainsi que de réserves de dérivés pétroliers pour deux mois.
Sources : Vesti, Noslovi, Novosti.