Serbie : un pays qui se droitise

Le 3 avril, les électeurs serbes se sont massivement déplacés aux urnes pour élire leur président et leurs députés. Au terme de cette journée électorale, ou environ 3 840 000 citoyens ont exercé leur droit de vote (soit près de 59 % des électeurs), le Aleksandar Vučić (droite progressiste) a été réélu avec près de 58,5 % des voix.

Pour le chef de l’État, ce résultat est une performance exceptionnelle. Le profil de son électorat est éminemment urbain ; c'est d'ailleurs à Belgrade qu'il a obtenu le plus grand nombre de votes en sa faveur et est le plus populaire.

Le deuxième candidat, Zdravko Ponoš (chef de cabinet du président de l'assemblée des Nations unies), arrive loin derrière lui (18,3 % des voix).

Dès le lendemain, le président croate Zoran Milanović a félicité A. Vučić, tout en précisant qu'à la suite des tensions actuelles en Ukraine, la Serbie devait désormais décider si elle était ou non un pays occidental avec le jeu d'alliances qui en découle. Conscient de l'ambiguïté de la position internationale de la Serbie dans cette crise, le Président serbe a confirmé que son pays devrait effectivement faire des choix et clarifier sa position sur la scène internationale.

Concernant les élections législatives, la liste de la majorité présidentielle « Ensemble, nous pouvons tout faire » a remporté 120 des 250 sièges de l'assemblée de Serbie. La deuxième formation par ordre d'importance est « Unis pour la victoire de la Serbie » qui obtient 38 sièges ; elle est fortement implantée dans la province de Kosovo-Metohija, où elle recueille jusqu'à 44 % des voix.

Pour le leader de la majorité, l'impact de la crise ukrainienne a été « énorme » dans cette campagne et l'électorat s'est droitisé. Il pense toutefois que les progressistes pourront former un nouveau gouvernement stable avec l'Union des Hongrois de Voïvodine (SVM).

Sources : Danas, Tanjug, Dnevnik.