Par Céline Bayou (sources : Khronika Turkmenistana, Eurasia Daily)
D’après l’Office chinois de statistiques, au cours des 9 premiers mois de 2016, la Chine a augmenté ses achats de gaz (gaz naturel et gaz naturel liquéfié confondus) de 26,5%, pour atteindre un total de 71,6 milliards de m3. Le prix moyen auquel ce gaz a été acheté a été de 228 dollars pour 1.000 m3, soit 100,2 dollars de moins que sur la période janvier-septembre 2015.
Le Turkménistan occupe une place de choix pour pays grand consommateur d’hydrocarbures: il est en effet à la fois son premier fournisseur et celui qui pratique avec lui les tarifs les plus intéressants. Pékin a pu acheter 23 milliards de m3 de gaz turkmène au prix de 185 dollars les 1.000 m3 seulement sur la période considérée. Ses achats au Turkménistan ont augmenté de 13%.
Pour comparaison, le deuxième fournisseur de gaz à la Chine est l’Australie, avec 11,6 milliards de m3 vendus sur les 9 premiers mois de 2016, au prix de 220 dollars les 1.000 m3.
Sur la période, le pays qui a le plus augmenté ses volumes de gaz livré à la Chine a été la Russie mais le fait que Moscou ait acheminé 3,8 fois plus de gaz qu’un an auparavant ne masque pas le fait que les volumes restent faibles (356 millions de m3), faute de capacités. Le gazoduc Force de Sibérie ne devrait pas entrer en fonction avant 2019, pour un volume de 38 milliards de m3 par an. Il n’en reste pas moins que le gaz russe reste d’un prix relativement attractif (236 dollars les 1.000 m3), concurrencé sur ce terrain seulement par le gaz turkmène et le GNL australien.
Les experts soulignent le fait que le gaz fourni par le Turkménistan l’est au titre du remboursement de deux crédits importants, le premier de 8 milliards de dollars, accordé en 2011, le second accordé en 2013 pour un montant qui n’a pas été dévoilé. Pour le moment, Achkhabad ne réalise pas de bénéfices sur la vente de son gaz à ce pays.