Ukraine : la fin du transit de gaz russe à horizon 2025

Le président du conseil d’administration de Naftogaz, Oleksiy Tchernychov, a déclaré au cours d’une interview que l’Ukraine prévoyait de passer l’hiver 2023-2024 en s’appuyant exclusivement sur sa propre production de gaz, sans importation supplémentaire et malgré un usage plus intensif du gaz pour produire de l’électricité. Les réserves constituées au cours des mois précédents, évaluées à 16 Mds de m3 et stockées dans des installations souterraines, devraient permettre de faire face, selon lui. En cas de tension, Kyiv sait pouvoir compter en outre sur ses partenaires européens.

Par ailleurs, O. Tchernychov a annoncé que l’Ukraine n’entendait pas prolonger l’accord sur le transit de gaz russe qui la lie au Russe Gazprom au-delà de son terme, prévu pour le 31  décembre 2024. Ce contrat, conclu en 2019, permet d’alimenter les pays européens situés plus à l’Ouest en passant par l’Ukraine : il porte sur 225 Mds de m3 de gaz sur cinq ans, pour lesquels la Russie est censée s’acquitter de frais de transit à l’Ukraine. Contre toute attente, ce transit ne s’est pas interrompu depuis que la Russie a lancé son invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, et ce malgré les défaillances de la Russie, dénoncées par l’Ukraine, concernant ce paiement des frais de transit. Si Naftogaz n’a toutefois pas interrompu le contrat, ce n’est pas, selon Naftogaz, par peur de poursuites judiciaires de la part de la Russie, mais parce que l’Ukraine tient compte des attentes des consommateurs situés plus à l’Ouest. Naftogaz n’a pas reçu de demande spécifique, selon le président de son conseil d’administration, en provenance de pays européens qui estimeraient avoir besoin de gaz russe au-delà de 2024. Pour rappel, l’UE a annoncé son intention de se passer totalement de gaz russe à horizon 2027.

Sources : Ukrainska Pravda, Meduza, Novaya Gazeta.