Selon The Economist, Volodymyr Zelensky aurait convoqué une réunion avec son équipe la semaine dernière, afin d’envisager l’organisation de l’élection présidentielle en cas de cessez-le-feu total, et respecté.
Le Parlement ukrainien, la Verkhovna Rada, doit se prononcer d’ici le 5 mai prochain sur une nouvelle prolongation de la loi martiale. Aucun scrutin ne pourra en effet être envisagé tant que cette loi martiale restera en vigueur.
Il faudrait ensuite compter au moins 60 jours de campagne mais les autorités électorales pourraient en fait avoir besoin de trois mois pour reconstituer les listes électorales.
L’organisation rapide du scrutin pourrait d’une part avantager V. Zelensky en prenant de court ses opposants. Elle pourrait d’autre part éviter de plonger le pays dans une campagne présidentielle qui présente le risque de diviser le pays.
Nombreux sont ceux qui soulignent que les obstacles sont nombreux sur la voie d’une élection, même si un cessez-le-feu intervenait et était respecté : quid des millions d’électeurs situés hors des frontières du pays, des militaires qui ne seront pas démobilisés, des populations situées dans les régions occupées…. ? L’opposition souligne en outre qu’en temps de guerre, le pays reste soumis à une forte censure et à une propagande problématique pour un exercice démocratique adapté au temps de paix.
L’application mobile Diya pourrait être utilisée, mais elle ne résoudra pas tous les problèmes et son usage pourrait soulever des questions de transparence.
Le sujet d’une élection a été posé avec acuité par Donald Trump qui a reproché il y a quelques semaines à V. Zelensky une illégitimité liée au report de l’élection et qui l’a accusé d’être un « dictateur ». Il y a quelques jours, V. Poutine, qui ne reconnaît par V. Zelensky comme Président, a proposé la mise en place d’un gouvernement intérimaire sous l’égide de l’ONU afin d’organiser un scrutin, option repoussée violemment par D. Trump.
Petro Porochenko, qui pourrait apparaître comme un concurrent sérieux pour V. Zelensky, a exprimé à plusieurs reprises son opposition à une élection qui, selon lui, ne contribuerait qu’à diviser un pays qui n’a pas besoin de tels débats tant que la guerre perdure.
Sources : The Economist, Meduza.io.