Un cinquième commerce de vente de produits bulgares a ouvert à Moissac

Depuis le milieu des années 2010, l’arrondissement de Castelsarrasin, et plus particulièrement la commune de Moissac, demeure en termes de densité urbaine le principal point de fixation de la communauté rom bulgare sur le territoire français. Son ancrage est particulièrement significatif à Moissac, ce qui explique l’ouverture en centre-ville de plusieurs commerces tenus par des ressortissants bulgares et spécialisés dans la vente de produits balkaniques.

Cette présence inquiète certains habitants, car les clients se regroupent parfois devant ces nouveaux établissements, où ils se saluent et échangent. Début mai un nouveau commerce a par exemple ouvert, dépendance d’une épicerie de produits bulgares ouverte dans la même rue et qui sur ce site offre une restauration rapide, des pâtisserie et des boissons fraîches, chaudes ou faiblement alcoolisées (comme la traditionnelle boza, à base de céréales fermentés). Cela porte à cinq le nombre de ces établissements dans la ville (3 épiceries et 2 snacks). Une situation exceptionnelle en France, car nulle part ailleurs autant de commerces vendant des produits bulgares n’ont été ouverts.

Cette activité reflète l’importance de la présence bulgare au plan local : plusieurs centaines de ces ressortissants de l’UE vivent la majorité de l’année dans la ville uvale. La plupart de ces expatriés sont saisonniers dans le bassin agricole interrégional, où ils contribuent au ramassage des fraises et à la cueillette des fruits.

Le commerce désormais le plus ancien à Moissac est l’épicerie « Chez Dian », ouverte fin 2019 à proximité du canal de Garonne. Cette présence avait alors été dénoncée par le maire actuel, Romain Lopez, dès le début de son mandat en 2020. Dans le cadre de la campagne des élections municipales de 2026, il n’est pas exclu que ces commerces soient à nouveau pointés du doigt par l’édile ou ses soutiens membres de l’extrême droite, afin de mobiliser un électorat hostile à la présence des saisonniers bulgares dans la commune.

Sources : CIReB, entretiens avec des membres de la communauté bulgare (Moissac.)