Lors d’un échange avec des étudiants organisé à l’université des langues de Minsk le 22 novembre, le président en exercice du Bélarus, Aliaksandr Loukachenka, a évoqué l’élection présidentielle du 26 janvier prochain et affirmé qu’il n’hésiterait pas à bloquer complètement Internet si des manifestations similaires à celles de l’été 2020 devaient se reproduire.
Il a reconnu que, lors de la présidentielle d’août 2020, il avait donné son accord pour le blocage complet d’Internet : il s’agissait de « protéger la stabilité du pays » puisque, selon lui, les manifestations étaient organisées en ligne « en particulier depuis l’étranger ». Incriminant directement la Pologne il a affirmé avoir alors « compris ce à quoi nous risquions d’aboutir. Une guerre qui aurait pu être pire qu’en Ukraine ».
A. Loukachenka a déclaré que, s’il avait alors pris les armes, avec ses enfants, c’était pour protéger son pays de l’entrée des troupes de l’OTAN, prêtes à une telle intervention : « Elles auraient avancé jusqu’à la frontière avec la Russie. Quelle aurait été la réponse ? Comment la Russie aurait-elle réagi ? Une guerre aurait éclaté sur notre territoire. […] J’ai vu que l’Internet était activement utilisé à cette fin – montrer les itinéraires, donner des instructions sur les lieux à attaquer et à détruire. J’ai compris que le pays allait être mis sens dessus dessous ! […] J’ai choisi le meilleur du pire.»
Sans complexe, il a affirmé que « personne n’avait été arrêté ou battu » lors des manifestations monstres de 2020. Pour mémoire, selon le groupe de défense des droits de l’homme Viasna, plus de 50 000 citoyens bélarusses ont été incarcérés pour raison politique depuis ce scrutin de 2020.
Sources : BelTA.by, Svaboda.org, The Kyiv Independent.