Le 10 décembre à New York, lors du débat semestriel sur le Mécanisme international résiduel des tribunaux pénaux (IRMCT), le Représentant permanent de la Bosnie-Herzégovine auprès des Nations unies, Zlatko Lagumdžija, s’est adressé au Conseil de sécurité pour saluer l’action de la division européenne de l’IRMCT chargée de mener à bien les travaux du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Le diplomate bosnien a précisé que la coopération régionale dans la poursuite des crimes de guerre était essentielle pour parvenir à la justice. Il a déclaré que « le génocide de Srebrenica était et reste un génocide, comme le confirment les jugements du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Malheureusement, en Serbie, le génocide est appelé "les événements de Srebrenica", ce qui est inacceptable. La guerre et les criminels sont célébrés, tandis que les victimes et leurs familles sont humiliées ». Le représentant a déploré « le déni, la glorification et l’absence de regret » de la part des autorités serbes, car il considère qu’à leur manière ils « continuent de tuer, non pas avec des armes, mais avec des mots ».
Il leur reproche également d’accorder liberté et protection aux fugitifs accusés de génocide et de crimes de guerre, ce qui atteste le fait que Belgrade aurait manqué l’occasion de montrer son engagement sincère en faveur de relations de bon voisinage. La voie de la réconciliation entre Sarajevo et Belgrade semble inévitablement passer par la justice et la reconnaissance du génocide.
Face à ces accusations, la ministre serbe de la Justice Maja Popović a rétorqué que la Serbie était déterminée à remplir ses obligations internationales, mais qu’elle avait le sentiment d’être confrontée de la part de l’IRMCT à des décisions motivées par des objectifs politiques et non juridique. Elle a demandé de la part du Mécanisme et pour son pays un traitement plus équitable.
Sources : Slobodna Bosna, FENA.