Bosnie-Herzégovine : après IBM, Microsoft cesse son partenariat avec Prointer ITSS

Milorad Dodik, membre de la présidence fédérale bosnienne et pion pro-russe de l'échiquier géopolitique bosnien habitué à susciter les polémiques par ses discours nationalistes et panserbes, est actuellement visé par des sanctions américaines pour ses activités hostiles aux accords de Dayton. Depuis l'automne 2021, Berlin et Washington se sont donné les moyens pour neutraliser cet opposant à la politique du Bureau du Haut-Représentant de Bosnie-Herzégovine. Fin 2021, des sanctions financières contre le clan Dodik ont été mises en œuvre.

Le 16 février Microsoft a indiqué avoir cessé tout partenariat commercial avec la société informatique bosnienne Prointer ITSS (fondée en 2015). Celle-ci ne dispose donc plus de la licence lui permettant de vendre des programmes Microsoft (système d'exploitation Windows, Microsoft Office...). Il s'agit d'un sérieux revers pour cette firme qui avait reçu le titre de « partenaire Microsoft de l'année » en 2018 et qui avait conclu pour pls de 188 millions de marks convertibles (soit près de 96,4  M €) de contrats avec le secteur public de la République serbe de Bosnie.

La multinationale n'a pas expliqué les raisons de cette annonce, mais elle est évidente pour tous : la famille de M. Dodik et ses soutiens, visés par les sanctions américaines, détiennent une part importante du capital de cette entreprise. Cette rupture n'est d’ailleurs pas une surprise, puisque dès le 11 novembre 2021, la presse bosnienne avait laissé filtrer l'information selon laquelle Prointer ITSS pourrait être visée par les sanctions américaines ciblant le clan Dodik.

IBM World Trade Corporation et IBM Ireland Product avaient mis fin à leur accord avec Prointer ITSS dès le 6 mars 2019, précisément en raison de ce lien déjà gênant entre la société informatique bosnienne et le dirigeant nationaliste bosno-serbe. Le clan Dodik s'attendait certes à être la cible de sanctions économiques émaricaines, mais pas forcément à faire face à une rupture d'accord de cette nature, et de la part d'un Gafa tel que Microsoft.

Sources : Slobodna Bosna, Zurnal Info.