Bosnie-Herzégovine : une stratégie germano-américaine pour contrer Milorad Dodik

Milorad Dodik, membre et représentant bosno-serbe de la Présidence fédérale bosnienne, continue à s’opposer à la politique occidentale en Bosnie-Herzégovine. Il refuse toujours obstinément de reconnaître le nouveau Haut représentant en Bosnie-Herzégovine, l’Allemand Christian Schmidt, qui a pris ses nouvelles fonctions le 1er août 2021.

Dernièrement, le dirigeant politique a déclaré à la RTRS (Radio-télévision de République de Serbie) qu'il n'avait pas assisté au 16e forum stratégique de Bled (Slovénie) organisé du 31 août au 2 septembre 2021, car le Haut représentant y avait été également invité.

Cette prise de parole n’avait pour objectif que d’entretenir la polémique sur le rôle de cette institution occidentale en Bosnie et s’adressait directement à l’électorat nationaliste de M. Dodik. De fait, les autorités slovènes n’avaient pas invité ce dernier à participer à cette rencontre internationale, car la présidence de l'exécutif bosnien est assurée par le bosno-croate Željko Komšić depuis le 20 juillet et non plus par M. Dodik, auquel il a succédé.

Depuis plusieurs années, les interventions médiatiques récurrentes de M. Dodik et son opposition systématique à la politique du Bureau du Haut-Représentant agacent et inquiètent aussi bien Berlin que Washington.

Pour y faire face, des négociateurs, stratèges et experts réputés parmi les plus brillants ont été recrutés afin d’épauler et conseiller C. Schmidt : ils s’impliqueront notamment dans les négociations portant sur la modification de la loi électorale, ainsi que les réformes constitutionnelles favorisant un État plus fonctionnel et inclusif. Une partie d’entre eux se trouve déjà auprès du nouveau Haut représentant, logés dans un hôtel de Sarajevo. Les intéressés sont chargés de coordonner la prochaine rencontre entre M. Dodik et C. Schmidt. La stratégie choisie par les Occidentaux est d’organiser, avec l’appui du président serbe Aleksandar Vučić, une réunion en Bavière, hors des Balkans et de l'influence des différents acteurs locaux. À cette occasion, les trois dirigeants les plus influents auprès des trois peuples constitutifs bosniens (Serbes, Croates et Bosniaques), Milorad Dodik, Bakir Izetbegović et Dragan Čović, seront invités pour discuter et entériner des modifications de la loi électorale bosnienne.

Sources : Slobodna Bosna, N1.