À l’occasion du retour temporaire à Dobritch (Bulgarie du Nord-Est) d’une partie des expatriés de la minorité rom lors des festivités de Bango Vassili (13-15 janvier), des journalistes se sont interrogés sur les conséquences de leur émigration sur la vie de la cité. Ils ont pris attache avec le centre communautaire local « Romano drom – 2002 » : selon sa secrétaire, Mariana Gueorguieva, la communauté rom de la ville de Dobritch (80 936 habitants en 2020) s’élèverait à près de 20 000 individus, répartis dans quatre quartiers communaux. Plus des deux tiers des membres de la communauté travailleraient désormais à l’étranger une grande partie de l’année, afin de gagner suffisamment d’argent pour permettre à leurs proches de subvenir à leurs besoins courants, mais aussi pour construire ou rénover la maison familiale.
Les pays d’accueil privilégiés sont l’Allemagne, l’Angleterre, la Belgique, mais surtout la Pologne, où près de 7 000 Roms originaires de Dobritch assureraient des activités de services (commerce principalement).
Cette communauté s’est expatriée à partir de l’adhésion de la Bulgarie à l’Union européenne. Dans les pays de l’UE, les partants indiquent à leurs proches être relativement bien acceptés, alors qu’ils se sentent encore victimes de discrimination en Bulgarie. Ce sentiment encourage de plus en plus les actifs à partir avec leurs enfants, qui jusque-là était laissés aux grands-parents. Une des conséquences indirectes de cet exode est que des écoles et des jardins d’enfants ferment.
Les jeunes actifs qui restent dans le pays après avoir réussi leur diplôme de fin d’étude secondaire travaillent habituellement en tant qu’enseignants, médiateurs santé ou dans le tourisme balnéaire (Dobritch disposant d’un lycée professionnel spécialisé).
Sources : Pro News Dobrich, 24 Chasa.