Le 29 février 2020, le président turc Recep Tayyip Erdogan, cherchant à faire pression sur Bruxelles, a menacé de laisser passer les réfugiés se trouvant sur son sol. Le même jour, en signe d’avertissement, des milliers de migrants (notamment syriens, afghans et irakiens) affluaient à la frontière turco-grecque (poste de Kastanies) dans l’intention de passer en Thrace. Là, les forces armées et de police grecques déployées ont usé de moyens de coercition pour les repousser.
Le 1er mars, alors que les forces de l’ordre s’opposaient encore à l’entrée en Grèce de 10 à 30 000 personnes massées à la frontière, le bureau bulgare de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que la Bulgarie avait la capacité de filtrer, d’accueillir et d’héberger jusqu’à 10 000 migrants dans les conditions sanitaires qui s’imposaient.
Milena Nikolova, assistante de programme du bureau local, a déclaré à la presse que « le flux accru de migrants n’est pas un sujet de préoccupation [en Bulgarie] et ne devrait pas l’être », car il n’y a pas de pression à la frontière turco-bulgare ; en outre, a-t-elle précisé, l’objectif d’Erdogan n’est pas d’envoyer des migrants en Bulgarie, mais plutôten Grèce.
Selon la représentante de l’OIM, à la suite des vagues migratoires précédentes qui ont suscité de multiples critiques, Sofia a considérablement augmenté sa capacité d’accueil et d’hébergement à l’égard des réfugiés et demandeurs d’asile. Actuellement, la plupart des places ouvertes dans les structures créées sont vacantes. Ainsi, si « les chances de recevoir des réfugiés sont très élevées », la Bulgarie « est pleinement préparée » à cette éventualité.
Malgré cette déclaration, l’opinion publique bulgare reste préoccupée. Le Premier ministre Boïko Borissov s’est d’ailleurs rendu à Ankara le 2 mars, de concert avec son homologue grec Kiryakos Mitsotakis, pour une réunion organisée avec le Président turc.
Depuis, on observe un renforcement des mesures de contrôle et des effectifs déployés à la frontière turco-bulgare, notamment au poste-frontière de Kapitan Andreevo. Des milliers de voitures et camions y ont été inspectés, a indiqué l’inspecteur principal Yani Peichev.
Sources : Mediapool, BGNES, Darik News, Petel, Deutsche Welle.