Pour le spécialiste des ressources humaines (membre du conseil d’administration de l’Association bulgare pour la gestion des personnes et de la Confédération bulgare de l’emploi) Gueorgui Parvanov, 2024 s’est révélée une bonne année, notamment parce que le taux de chômage a été l’un des plus faibles de l’Union européenne (5,16 % en novembre) et que la croissance des salaires a ralenti (en 2025, elle ne devrait pas dépasser 10 %.)
Le géographe Gueorgui Bourdarov, lui, souligne que la Bulgarie fait face à un défi démographique majeur, avec un taux de mortalité élevé et un taux de natalité très faible. Il garde cependant espoir que cette tendance s’inverse grâce à l’installation, déjà observée en 2024 en Bulgarie, de nouveaux actifs dans le pays. Il s’agit notamment du retour de Bulgares partis travailler à l’étranger et qui rentrent pour vivre durablement en Bulgarie, confiants dans son avenir.
Il faut y ajouter l’arrivée de ressortissants de l’Union européenne : G. Parvanov estime ainsi qu’entre 30 et 40 000 personnes sont venues travailler dans le pays en 2024.
Un point reste cependant préoccupant, à savoir la pénurie de travailleurs saisonniers, car « les Bulgares refusent de plus en plus d’effectuer des travaux peu qualifiés, même s’ils sont bien payés ». Dès lors, la « plupart des producteurs peuvent difficilement se passer de la main-d’œuvre saisonnière provenant de pays extérieurs à l’UE ». Pour le Centre d'informations et de recherches sur les Balkans, cette pénurie locale est liée à la migration de travailleurs saisonniers bulgares dans les régions agricoles d’Europe de l’Ouest (par exemple, en France, dans les Deux Sèvres ou dans le Moissagais).
Pour le reste, la conjoncture migratoire apparaît d’autant plus favorable que s’ajoutent deux tendances de nature à « améliorer » le marché du travail, tout en révélant une tendance inquiétante par ailleurs : on note en effet un accroissement du nombre d’adolescents âgés de 13 à 15 ans qui veulent travailler pour assouvir leur désir d’indépendance, ainsi qu’une hausse du nombre de personnes en âge d’être à la retraite mais qui se maintiennent dans la vie active pour maintenir leur niveau de vie.
Sources : BNR, Darik News, Dnes, Novini, CIReB.